Conner Rousseau : "Pourquoi a-t-on des experts si on ne les écoute pas"
Le président de Vooruit, Conner Rousseau a exprimé son soutien à son ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, qui a déclaré après le comité de concertation de vendredi qu'il trouvait le compromis sur les mesures sanitaire "décevant". "Pourquoi y a-t-il des experts si on ne les écoute pas ? Pourquoi y a-t-il un comité de concertation s'il ne décide de rien ?" a déclaré Rousseau dans "De zevende dag ", ce dimanche.
Conner Rousseau réagissait à une déclaration du ministre Vandenbroucke, lors de la conférence de presse qui a suivi le comité de concertation de vendredi dernier. C’était le troisième Codeco en autant de semaines. Le ministre de la Santé publique voulait aller beaucoup plus loin dans les mesures, notamment en ce qui concerne les écoles qu'il aurait préféré fermer maintenant et pas dans quinze jours, mais il n'est pas parvenu à ses fins. "C'est un résultat un peu décevant mais c'est un compromis et il faut l'exécuter de manière rigoureuse" a déclaré Frank Vandenbroucke.
Cette déclaration n'a pas été bien accueillie par les autres membres du comité de concertation - et pas non plus par le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD). Mais le président de Vooruit, a voulu défendre son ministre. "Le Premier ministre ferait mieux de s'inquiéter du mauvais compromis, plutôt que du fait que quelqu'un estime qu'il est mauvais", a-t-il déclaré sur le plateau du "De zevende dag".
"Il faut aussi parfois être sincère en politique. Défendre un compromis, juste pour défendre un compromis, nous ne faisons pas cela."
"Il faut que ce soit clair pour les gens qu'il voulait aller plus loin", a déclaré Conner Rousseau. "Le spectacle de ces dernières semaines a été particulièrement triste. Il doit être clair que nous ne serions pas dans cette situation si nous avions laissé Frank (Vandenbroucke, ndlr) agir comme il l’entendait. En tant que politicien responsable, vous ne pouvez pas défendre ce compromis encore et encore."
Plus précisément, Conner Rousseau estime que des mesures beaucoup plus fortes auraient dû être prises beaucoup plus tôt. "Pourquoi faire toujours la même erreur ? Nous constatons les problèmes dans les hôpitaux et dans les écoles. Alors il faut agir rapidement pour que le préjudice subi par chacun soit le plus court possible. Ce n'est pas parce que Weyts (le ministre flamand de l'éducation de la N-VA, ndlr) a tweeté chaque jour que les écoles doivent rester ouvertes, qu'il a aussi fait quelque chose pour qu'elles restent ouvertes."
"J'ai déjà proposé il y a plusieurs semaines de prolonger les vacances d'automne, si vous le communiquez à temps", déclare le président de Vooruit. "Oui, je sais quels enfants vont en souffrir, mais les écoles ferment actuellement de facto. Combien d'écoles sont encore totalement ouvertes ? Combien d'enfants et de professeurs sont en quarantaine ? Vous auriez dû fermer toutes les écoles à temps pour une semaine, puis les rouvrir complètement pour tout le monde."
Pourquoi avoir des experts si on ne les écoute pas ?
Et puis il y a les recommandations du groupe d'experts du GEMS qui sont faites avant chaque comité de concertation, mais qui ne sont jamais (entièrement) suivies. "Pourquoi avoir des experts si on ne les écoute pas ? On n’est pas obligé de tout suivre à chaque fois, mais si on ne le fait presque jamais, vous n'inspirez plus beaucoup de confiance. Pourquoi y a-t-il alors un Comité de concertation s'il ne décide de rien ? Bien sûr, de bonnes choses ont été décidées lors des précédents comités, mais la manière dont ils ont procédé montre pourquoi les choses ne fonctionnent pas. Ils doivent se ressaisir."
Un nouveau comité de concertation sera organisé durant la semaine du 20 décembre. Lundi, le gouvernement fédéral se réunira en comité restreint pour décider des mesures de soutien aux secteurs concernés.