50.000 personnes à la manifestation bruxelloise contre les mesures sanitaires, détournée par des émeutiers

La manifestation contre les mesures sanitaires, dont les organisateurs appellent avant tout à l’ouverture d’un débat sur les contraintes nécessaires pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, se tenait ce dimanche dans les rues du centre de Bruxelles et a rassemblé 50.000 participants, selon la police de Bruxelles-Capitale Ixelles. Les manifestants venaient des quatre coins du pays, mais aussi d’autres pays européens. Des discours ont été prononcés au parc du Cinquantenaire, progressivement pris d’assaut par des émeutiers qui s’en sont notamment pris à des bâtiments voisins, à des véhicules et aux forces de l’ordre. Après que le parc du Cinquantenaire ait été évacué par la police, les émeutiers se sont retranchés dans l’avenue de Tervuren. Il s'agit de la cinquième manifestation contre les mesures sanitaires en deux mois à Bruxelles. C'est aussi la cinquième fois que des émeutes éclatent. Une soixantaine de personnes ont finalement été arrêtées.

De nombreux mouvements, parmi lesquels World Wide Demonstration for Freedom et Europeans United for Freedom, appelaient les citoyens européens en désaccord avec les restrictions sanitaires prises face à la pandémie de coronavirus à venir manifester ce dimanche après-midi à Bruxelles. L’événement avait été autorisé par le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close. Les organisateurs attendaient des dizaines voire des centaines de milliers de personnes. La police a finalement estimé leur nombre à 50.000.

Selon le programme prévu par les mouvements citoyens, les manifestants belges se sont rassemblés dès 11h à la gare Bruxelles-Nord. Ils ont été rejoints à partir de 12h par ceux venus d'autres pays européens. De nombreux voyages en cars et trains étaient organisés pour leur permettre de converger vers Bruxelles.

AFP or licensors

Le cortège s’est rendu au cœur du quartier européen, dans le parc du Cinquantenaire, où des discours ont été donnés sous les arcades par plusieurs orateurs belges et internationaux connus. Ils appellent à un débat de société concernant les mesures sanitaires visant à contrer la pandémie de coronavirus. Au travers de cette manifestation, les organisateurs disent défendre "la démocratie, les droits de l'Homme et le respect de la Constitution". Europeans United for Freedom estime sur son site internet que la propagation du Covid-19, la saturation des hôpitaux qui en résulte et le décès de personnes à la santé fragile ne justifient pas de déroger aux libertés fondamentales garanties par la démocratie.

"C'est incroyable, l'affluence. Mais j'ai un double sentiment à ce sujet. D'un côté, je suis heureux de voir tant de personnes réunies. D'un autre côté, je suis malheureux parce que ces personnes (...) sont ici parce qu'elles ne sont pas entendues. Il y a un gros problème démocratique", déclarait notamment Tom Meert, président de Europeans United.

La police anti-émeute doit intervenir

Vers 14h, pendant les discours, l'atmosphère est cependant devenue plus tendue. Certains bâtiments et des véhicules ont été endommagés. La police est intervenue pour protéger les institutions européennes et s'est attelée à repousser les émeutiers vers le parc du Cinquantenaire à l'aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

La foule et les policiers anti-émeute se sont livrés à un jeu du chat et de la souris dans le parc. Se sentant renforcés par les milliers de manifestants présents, les émeutiers ont commencé à charger la police et à lancer des projectiles. Vers 15h15, les responsables de la manifestation, depuis le podium, ont appelé à évacuer le parc. Ce n'est que sous la pression de la police que la foule a finalement bougé, un quart d'heure plus tard. A 16h15, la majorité du public avait quitté les lieux et la police s'est déplacée vers les arcades.

"La police va procéder à l'évacuation des lieux. Si vous restez, vous risquez une arrestation administrative", a indiqué la police sur Twitter vers 16h30. Mais les derniers récalcitrants n'avaient manifestement pas l'intention de rentrer chez eux. Le jeu du chat et de la souris avec la police anti-émeute a continué sur l'avenue de Tervuren. Tout véhicule de police qui s'approchait trop de la foule a été visé.

Pendant ce temps, les fauteurs de troubles ont mis le feu à des poubelles et détaché des palettes de bois et des matériaux de construction. La police a continué à repousser les émeutiers avec un canon à eau et du gaz lacrymogène. Vers 18h, le journaliste Jens Franssen (VRT NWS) constatait que le groupe d’émeutiers avait nettement rétréci sur l’avenue de Tervuren et que sa riposte semblait terminée.

La police avait procédé à environ 60 arrestations administratives en fin d'après-midi. D'après le journaliste Steven Decraene (VRT NWS), les émeutiers étaient environ 400 à 500, avant tout des groupes d'extrême-gauche français et quelques gilets jaunes, mais aussi des hooligans. Trois policiers et douze manifestants ont été blessés et emmenés à l'hôpital. 

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