Van Quickenborne met fin à la reconnaissance de l'Exécutif des musulmans

Le ministre fédéral de la Justice Vincent Van Quickenborne a décidé d'entamer la procédure de retrait de reconnaissance de l'Exécutif des musulmans. C’est ce qu’il a annoncé ce vendredi sur les ondes de l’émission matinale De Ochtend (VRT-radio). Pour le ministre courtraisien, cet organe "ne peut plus être un partenaire de discussion". Il est critiqué de longue date en raison d’ingérences étrangères et d’un manque de transparence. L’Exécutif juge inacceptable la décision du ministre de la Justice.

L'Exécutif des musulmans de Belgique est le représentant officiel de la communauté musulmane en Belgique. Il perçoit à ce titre quelque 600.000 euros de subsides par an. Le fonctionnement interne de l'organe fait toutefois débat depuis des années. Il lui est notamment reproché son manque de transparence ainsi que sa perméabilité aux influences de pouvoirs étrangers, turcs et marocains essentiellement.

Un rapport de la Sûreté de l'Etat avait en outre relié il y a quelques mois son président Mehmet Üstün à l'extrémisme. Pour le ministre belge de la Justice, la coupe est à présent pleine, raison pour laquelle il a décidé d'entamer la procédure de retrait de reconnaissance officielle de l'Exécutif, ce qui conduira aussi à la fin de sa subsidiation par l'Etat.

"L'organisation n'est pas représentative de tous les musulmans de notre pays", estime Vincent Van Quickenborne (photo). "On y voit une vieille génération qui a perdu tout contact avec les jeunes musulmans. C'est néfaste pour l'islam moderne. Cet exécutif ne peut plus être un partenaire de discussion". Le ministre indiquait avoir mis l’Exécutif par deux fois en demeure, en juillet et octobre derniers.

Face aux critiques récurrentes à son encontre, l'Exécutif des musulmans avait déposé il y a peu un plan de réforme. Mais le ministre Van Quickenborne juge celui-ci insuffisant. "Je ne vois guère le renouveau et la professionnalisation espérés et je regrette que la communauté musulmane soit tenue en laisse depuis des mois par son organe soi-disant représentatif", avait commenté mercredi à la Chambre le ministre de la Justice, évoquant alors "des occasions manquées".

Il avait notamment déploré la présence trop limitée de femmes dans la nouvelle structure proposée. Si l'Exécutif des musulmans est privé de sa reconnaissance, le ministre souligne toutefois que les entités fédérées resteront toujours compétentes pour reconnaître des mosquées sur base individuelle. L'Exécutif des musulmans aura un droit de réplique dans le cadre de cette procédure de retrait.

L'Exécutif juge la décision inacceptable

Le président de l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), Mehmet Üstün (photo), indiquait ce vendredi trouver la décision du ministre de la Justice "inacceptable". Dans une réaction livrée à l'agence Belga, il se dit "étonné et déçu" de la décision du ministre Van Quickenborne.

Selon Mehmet Üstün, il n'appartient pas au ministre, mais plutôt à la communauté musulmane, de juger l'Exécutif des musulmans. Celui-ci promet un communiqué de presse plus détaillé dans le courant de la journée.

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