De Wever veut régionaliser la compétence sur l'énergie nucléaire : "La Flandre pourra alors décider elle-même"

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a proposé ce samedi de régionaliser la compétence en matière d'énergie nucléaire. "La Flandre pourra alors décider elle-même de revenir sur la sortie du nucléaire", a-t-il déclaré dans l’émission matinale ‘De Ochtend’ sur Radio 1 (VRT).

La N-VA avait déjà clairement indiqué être opposée à la fermeture de toutes les centrales nucléaires en 2025. Le parti nationaliste flamand souhaite notamment que les deux plus jeunes réacteurs, Doel 4 et Tihange 3, restent ouverts plus longtemps. La N-VA a déjà proposé un changement de majorité à cet effet, mais celui-ci n'a pas été accepté. 

Ce samedi, le leader de la N-VA a donc jeté une nouvelle carte sur la table en proposant de régionaliser la compétence sur cette question. Bart De Wever fait valoir qu'en Flandre, une importante majorité est en faveur du maintien des centrales nucléaires. Une régionalisation signifierait dès lors que la Flandre puisse elle-même décider de maintenir Doel 4 en service plus longtemps.

"Il n'y a aucun soutien à la sortie du nucléaire en Flandre", a-t-il affirmé au micro de Radio 1, rappelant que Groen était le seul parti flamand qui défend encore pleinement la sortie du nucléaire. "Il serait facile de passer un accord avec les chefs de partis flamands, car les écologistes de Groen ne sont qu’une petite formation politique", a-t-il défendu. "En Wallonie, la situation est un peu plus complexe car Ecolo peut y avoir plus de poids", précise-t-il.

Selon Bart De Wever, le gouvernement De Croo ne parviendra pas à se mettre d'accord sur le dossier. "Si ce dossier est régionalisé, De Croo sera aussi tiré d'affaire", conclut-il.

"De la pure science-fiction"

Pour Groen, le parti de la ministre fédérale de l'Énergie Tinne Van der Straeten, une telle régionalisation est de la "pure science-fiction." D'après le chef de groupe des verts flamands à la Chambre, Wouter De Vriendt, un transfert vers les régions est légalement impossible. En outre, il n'y a pas d'opérateur pour maintenir les centrales nucléaires ouvertes. A ses yeux, l'idée est également irréaliste en termes de prix et de sécurité. 

"Si les centrales nucléaires restent ouvertes, l'exploitant n'est pas responsable du stockage des déchets nucléaires, qui coûte 42 milliards d'euros. La Flandre va-t-elle alors inclure cette facture monstre ?", explique le député fédéral dans un communiqué.  

Wouter De Vriendt souligne enfin que, pendant des années, la N-VA a "confirmé la sortie du nucléaire sans travailler sur une politique énergétique robuste" et appuie maintenant sur le frein pour la capacité de remplacement nécessaire sur le sol flamand. "Nous devons maintenant mettre le cap sur une énergie sûre, propre, abordable et bonne pour les gens et la planète. Les plans ont été méticuleusement préparés et élaborés par des experts. Restons sérieux et engageons-nous au lieu de perdre du temps sur une illusion nationaliste."

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