juliette bruynseels

Contre l’intimidation sexuelle, Bruxelles propose des "safe zones" dans les discothèques

La Ville de Bruxelles a dévoilé un plan en 77 points pour agir contre le harcèlement et les violences sexuelles dans les bars et lieux dansants, sous le slogan de campagne "Rien sans mon consentement". La Ville va notamment intervenir pour que des personnes de contact soient formées dans chaque établissement ouvert de nuit, qui soient présentes et identifiables sur place, prêtes à intervenir et à sensibiliser. "Tout le monde doit pouvoir se sentir en sécurité", estiment les autorités, dont l’initiative fait suite à des témoignages de femmes victimes d’intimidations sexuelles dans des cafés étudiants de la capitale, notamment.

Le plan proposé par la Ville de Bruxelles est axé sur la prévention, l’action et le suivi. Il prévoit aussi d'instaurer une "safe zone" (‘zone de sécurité’) dans chaque lieu ouvert après minuit, adaptable à l'évènement en question. Il est surtout attendu des évènements et lieux nocturnes d'avoir un dispositif prêt pour agir en cas de harcèlement d'une cliente (ou d'un client). Ce sera même une condition pour bénéficier d'une autorisation des autorités locales (en cas d'évènement temporaire).

L'information figure ce mardi dans les pages du Soir, des quotidiens flamands du groupe Mediahuis et sur le site internet du média bruxellois Bruzz. "Nous avons eu une vraie alerte avec le mouvement 'balance ton bar'", a commenté le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (photo). "Il faut libérer la parole des victimes et dire aux hommes qu'il faut qu'ils changent. (...) Car je me souviens qu'au début du mouvement on minimisait les témoignages, on doutait".

Une "charte" du monde de la nuit est proposée, qui va "d'abord être discutée avec tout le monde", a précisé le bourgmestre Close. Une campagne de sensibilisation sera lancée, en collaboration avec le secteur Horeca et celui de la nuit. Des mesures plus structurelles sont également prévues, comme l’accueil des victimes, la mobilité, une formation de la police et du personnel des cafés et discothèques.

Assurer le suivi

Dans les rues, l’éclairage et les caméras de surveillance seront renforcés pendant la nuit. "Nous voulons que chaque personne qui sort le soir se sente en sécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur", souligne le bourgmestre Philippe Close. Près de 300 agents de police seront formés chaque année. "Il est important d’avoir une approche globale pour mettre fin à une violence inacceptable".

Quelque 30% de places supplémentaires seront en outre créées dans le Centre de soins après violences sexuelles et un coordinateur sera plus particulièrement chargé des cas d’intimidations (de nuit). La Ville de Bruxelles veut en effet que les responsables d’intimidations sexuelles soient sévèrement condamnés, comme tout acte de complicité.

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