Décès d'un bébé dans une crèche à Mariakerke: Wouter Beke sous pression au parlement flamand
Le ministre flamand du Bien-être Wouter Beke (CD&V) a dû faire face à un vent de critiques mercredi lors d'un débat d'actualité consacré à l'accueil de la Petite enfance, à la suite du décès d'un bébé de six mois, vendredi dernier dans une crèche de Mariakerke (région gantoise). L'autopsie a révélé que l'enfant, victime d'un traumatisme crânien, est décédé du syndrome du bébé secoué.
Le père de la directrice a été arrêté pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, la directrice elle-même a été inculpée.
L'affaire a fait grand bruit ces derniers jours, car la crèche faisait l'objet de plaintes et de rapports depuis un certain temps. Pourtant, elle n'a jamais été contrainte à la fermeture. L'émotion suscitée en Flandre par ce décès est remontée mercredi au parlement flamand.
"Malgré de nombreux avertissements vous n'avez rien fait pour protéger la sécurité des enfants"
Au sein de l'opposition, différents groupes ont demandé au ministre du Bien-Etre d'assumer sa "responsabilité politique". Wouter Beke, pour sa part, a déclaré que les initiatives de ces dernières années semblaient avoir été insuffisantes. "Nous devons agir très très rapidement pour éviter de telles situations à l'avenir. C'est aussi la raison pour laquelle j'ai demandé un audit", a dit le ministre.
"Un enfant est mort, Monsieur le ministre. Et cela alors que toutes les sonnettes d'alarme auraient dû se déclencher. La garderie en question a été inspectée 12 fois entre 2013 et 2019", a déclaré la députée flamande Groen, Celia Groothedde.
"Vous avez été interrogé trois fois au Parlement au cours des deux dernières années sur des incidents où la sécurité et l'intégrité des enfants ont été compromises. Malgré tous ces avertissements, vous n'avez rien fait pour protéger la sécurité des enfants (...). Il faut en finir avec l'indifférence, et avec votre politique", a ajouté Hannelore Goeman (Vooruit).
Le Vlaams Belang et le PVDA (PTB) n'ont pas été plus tendres.
La majorité s'est également montrée critique à l'égard du ministre. Freya Saeys (Open Vld) et Koen Daniëls (N-VA) ont également insisté sur les nombreuses inspections et les diverses questions parlementaires. "Cela soulève aussi beaucoup de questions pour nous. Comment cela a-t-il pu arriver ? Comment aurions-nous pu éviter cela ?" a déclaré Katrien Schryvers (CD&V). "Cela crée un sentiment d'incrédulité. Les parents doivent pouvoir être sûrs que leur enfant recevra de bons soins. Bien que beaucoup de choses aient déjà été faites, il reste encore beaucoup de travail à faire."
"Je n'en ai pas dormi pendant des nuits", a déclaré Wouter Beke dans sa réponse. Sans convaincre l'opposition, le ministre a également avancé des chiffres.
Par exemple, selon le ministre Beke, en 2019, des mesures ont été prises dans six crèches. En 2020, il y a eu 79 interventions. La crèche en question à Mariakerke n'en faisait pas partie. "Je me suis moi aussi demandé pourquoi aucune mesure n'a été prise. Comment cela se fait-il ? C'est ce que l'audit que j'ai annoncé doit clarifier, tout comme les leçons que l'on peut en tirer, et les outils d'évaluation que l'on peut utiliser, a ajouté le ministre Beke, ajoutant qu'à l'avenir, il faudra agir plus rapidement pour éviter cela.