La Belgique en code jaune dès le 7 mars : le CST suspendu, le masque limité aux transports et soins
Les différents gouvernements (fédéral et entités fédérées) ont entériné ce vendredi après-midi la fin - au bout de près de deux ans - de la phase fédérale de gestion de la crise provoquée par le coronavirus avec ses corollaires de mesures anti-Covid, en approuvant le passage dès le lundi de rentrée du congé scolaire de Carnaval en "code jaune" dans le baromètre corona. Ce qui a pour conséquences principales l'abandon du Covid Safe Ticket (CST) et la fin du port du masque généralisé dans les espaces publics et clos.
"À partir du 7 mars, le baromètre corona passe en code jaune", a confirmé en conférence de presse le Premier ministre Alexander De Croo à l'issue de la réunion du Comité de concertation (Codeco) - sans doute la dernière consacrée à la crise sanitaire, à moins d'un rebond au cours des prochains mois. "Cela signifie que la plus grande partie des restrictions disparaissent", a-t-il ajouté.
Le Covid Safe Ticket et les restrictions vont ainsi disparaître dans le secteur Horeca et dans les événements dès le 7 mars. C'est aussi la fin de la situation d'urgence épidémique et de la phase fédérale du plan national d'urgence déclenché le 13 mars 2020, a ajouté le chef du gouvernement en rappelant combien la Belgique avait souffert du Sars-Cov-2, avec plus de 30.000 morts enregistrés.
Quant au port du masque, il reste obligatoire dans les établissements de soins et dans les transports en commun. Il reste aussi recommandé, notamment dans les espaces intérieurs, en cas d'affluence exceptionnelle et dans les endroits où la distance d'1,5 mètre ne peut être garantie. Le port du masque FFP2 reste aussi recommandé pour les personnes fragilisées et immunodépressives.
Après le congé de détente, à partir du lundi 7 mars, le port du masque ne sera plus obligatoire dans l'enseignement.
Règles de voyage modifiées le 11 mars
Alexandre De Croo a aussi annoncé un assouplissement des règles régissant les voyages à partir du 11 mars. L'obligation générale de remplir un formulaire Passenger Locator Form (PLF) est levée. Le PLF sera uniquement obligatoire pour les personnes se rendant en Belgique avec un transporteur en provenance d'un pays tiers qui ne figure pas sur la liste blanche de l'Union européenne, a-t-il expliqué.
Les personnes qui se rendent en Belgique et possèdent l'un des trois certificats Covid (vaccination, test négatif récent ou rétablissement) ne sont soumises à aucune obligation de test ou de quarantaine. Si elles ne sont pas dans ce cas, elles devront tout de même subir un test (antigénique ou PCR) au premier jour, si elles viennent d'un pays dont la situation est défavorable. Les pays dont la situation est défavorable sont notamment les pays en rouge foncé sur la carte du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et les pays tiers qui ne figurent pas sur la liste blanche de l'UE.
Cette règle vaut pour les Belges ou personnes qui résident habituellement en Belgique. Les autres doivent pouvoir présenter un certificat valable, sauf en cas de séjour très court (moins de 48h) avec transport par leurs propres moyens. Pour les personnes en provenance de pays ou de régions présentant un nouveau variant préoccupant, les règles actuelles de dépistage et de quarantaine restent inchangées, selon le communiqué publié à l'issue du Codeco.
Succès de la campagne de vaccination
Ces décisions d'assouplissement ont été prises sans guère de difficultés apparentes par les chefs des différents gouvernements en dépit du fait que les conditions fixées précédemment pour l'abandon de mesures ne sont pas totalement remplies - comme le seuil des 65 hospitalisations quotidiennes, qui pourrait toutefois être atteint rapidement, selon le porte-parole interfédéral Covid-19, Yves Van Laethem.
La Belgique était placée en phase fédérale de gestion de la crise sanitaire depuis le 12 mars 2020 et un premier Conseil national de sécurité (CNS) sous l'égide de la Première ministre d'alors, Sophie Wilmès. Les experts estiment que le recul de la pandémie est largement dû au succès de la vaccination en Belgique. Depuis le début de la campagne de vaccination le 28 décembre 2020, quelque 88,9% des adultes en Belgique sont totalement vaccinés. Parmi les plus de 18 ans, 74,4% ont obtenu leur dose de rappel.
Des disparités persistent toutefois entre les Régions du pays, puisqu'à Bruxelles 46% de la population adulte a reçu son "booster", contre 83,6% en Flandre et 65,8% en Wallonie, selon l'Institut de santé publique Sciensano.
Suivi de la situation épidémiologique
Le Comité de concertation continue à suivre la situation épidémiologique. Il se réfère à cinq leviers que l'Organisation mondiale de la santé prévoit pour contrer une éventuelle résurgence du coronavirus : il s’agit notamment de préserver la capacité de séquençage du génome pour détecter rapidement les nouveaux variants, mais aussi de continuer à se concentrer sur la primovaccination des groupes non atteints et vulnérables, car une couverture vaccinale élevée reste la principale protection contre les nouveaux variants.
Le Codeco souhaite aussi rendre les traitements antiviraux disponibles et abordables, en complément de la vaccination. Il souligne l’importance de promouvoir la qualité de l'air par la ventilation et la filtration dans les locaux.
Les autorités du pays veulent en outre promouvoir la solidarité internationale dans le don et la production de vaccins pour réduire le risque d'émergence de nouveaux variants du virus.
Le ministre-président flamand Jan Jambon s’est réjoui de l’abandon du passeport sanitaire, soulignant que "nous avons enfin atteint le point auquel nous aspirions depuis si longtemps, à savoir le code jaune et le passage d’une pandémie à une endémie".
Quant au Premier ministre Alexander De Croo (photo), il estime que le passage au code jaune "est un beau symbole de notre résilience et notre persévérance". Il a remercié tous ceux et celles "qui pendant ces deux ans ont donné le meilleur d’eux-mêmes, parfois en mettant leur propre vie en danger". Et de louer en particulier le personnel de soins, mais aussi les enseignants, les employés de magasins, les livreurs de paquets, les scientifiques et "des milliers de bénévoles dans nos centres de vaccination".