Les agriculteurs flamands protestent contre l'accord sur les émissions d'azote

Les associations flamandes d'agriculteurs Boerenbond, Groene Kring et Ferm voor Agravrouwen ont lancé ce vendredi la campagne d'affichage "Stop de waanzin" ("Arrêtez cette folie") à Peer, dans le Limbourg. Les agriculteurs veulent exprimer leur mécontentement à l'égard de l'accord sur l'azote proposé par le gouvernement flamand, qui obligera notamment 14 entreprises agricoles limbourgeoises à fermer. Dans les semaines à venir, les affiches seront placées sur quelque 2.000 panneaux dans le paysage, dans toutes les provinces flamandes.  

"Nous savons que les émissions d'azote sont un problème dans lequel l'agriculture doit prendre ses responsabilités, et nous voulons le faire, mais l'accord qui a été proposé est insupportable", a expliqué Peter Bruggen, secrétaire provincial du syndicat Boerenbond, lors du lancement. "Nous voulons faire comprendre à la communauté que les agriculteurs sont confrontés à un énorme problème avec les propositions que le gouvernement flamand a mises sur la table".

Selon les trois organisations, l'accord sur les émissions d'azote proposé la semaine dernière constitue une rupture de contrat entre le gouvernement flamand et le secteur agricole. "Si vous concluez un contrat, que vous obtenez un permis pour x années et que, soudain, l'un des partenaires du contrat dit : 'Je ne reconnais pas cela et je m'arrête immédiatement ou dans quelques années', il s'agit d'une rupture de contrat".

Peter Bruggen souhaite négocier à nouveau avec le gouvernement flamand pour examiner la situation et trouver une solution. "Nous voulons que cela se passe de manière humaine, pas comme actuellement où un certain nombre d'entreprises sont vouées à disparaître. Il y a d'autres moyens de procéder".

“Devoir subitement investir 100.000 euros supplémentaires"

Le premier panneau de protestation a été placé ce vendredi matin devant l’entreprise agricole de Dirk Vandecruys à Peer. En 2015, il a fait construire une nouvelle étable. "Nous l’avons fait en respectant les consignes de l’époque. Mais sept ans plus tard, nous allons devoir investir beaucoup d’argent dans des robots à fumier pour réduire encore les émissions d’ammoniac".

Les nouvelles mesures décidées par le gouvernement flamand auront un lourd impact financier sur cette entreprise. "Pareil robot coûte 20.000 euros et nous avons besoin de 5 exemplaires. Nous devons donc subitement débourser 100.000 euros supplémentaires pour pouvoir conserver notre permis environnemental. Si nous ne le faisons pas, nous devrons nous séparer d’un tiers de nos vaches. Ce qui n’est pas viable financièrement", précisait Dirk Vandecruys.

"Il ne reste déjà plus beaucoup d’agriculteurs. Nous voulons que le gouvernement flamand songe aussi à la sécurité alimentaire. A l’heure actuelle, entre 25 et 30% du maïs et du blé proviennent d’Ukraine et de Russie. Et cette importation va disparaitre en grande partie. Je me demande donc comment les Flamands vont encore pouvoir manger à des prix abordables".

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