Une femme condamnée pour maltraitance d'enfants pouvait continuer à exploiter une crèche
Une Anversoise condamnée en janvier 2021 pour maltraitance de jeunes enfants a pu néanmoins continuer sans problème à exploiter sa crèche De Vlindertjes à Schoten. Les parents n'étaient au courant de rien jusqu'en début de semaine passée, écrit ce vendredi le quotidien Het Laatste Nieuws. "Il n’y avait pas de fondement juridique pour fermer la crèche plus tôt", explique Kind en Gezin, l'organisme public qui supervise les services de garde d'enfants en Flandre. Ce dernier avait imposé des conditions supplémentaires à la crèche de Schoten. Une procédure de suivi de l'établissement avait été lancée et était toujours en cours.
Lundi dernier, les parents ont reçu une lettre de Kind en Gezin, l'équivalent en Flandre de l'ONE, qui les informaient de la fermeture pour deux mois de la crèche accueillant leur enfant "afin d'éviter que la sécurité et la santé des enfants ne soient mises en danger". Plusieurs justifications étaient avancées et notamment la condamnation de la gérante pour négligence et maltraitance d'enfants en janvier 2021.
Condamnée pour des faits remontant à 2017 et 2018, elle a toutefois pu continuer à travailler parce que cette condamnation n'a pas entraîné le retrait de sa licence pour la crèche. Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, cette situation est liée à une question juridique. La cour d'appel n'a en effet condamné que la gérante en personne, sa société restant hors de cause. Un état de fait qui aurait rendu plus difficile la fermeture immédiate de l'établissement.
"Etant donné que la gérante avait été acquittée en appel, nous n’avions pas de fondement juridique pour intervenir et fermer la crèche", expliquait Nele Wouters de Kind en Gezin à VRT NWS. "Ce qui ne nous a pas empêchés de suivre cette crèche de très près". L’organisation avait notamment interdit à la gérante d’avoir encore des contacts avec les enfants de sa crèche. Une interdiction à laquelle elle ne s’est pas tenue et qui a permis à Kind en Gezin de fermer (temporairement) l’accueil.
L'action finalement entreprise par Kind en Gezin la semaine dernière est sans doute aussi induite par une nouvelle plainte introduite le 20 février. Celle-ci mentionne notamment que les enfants de cette crèche pleurant beaucoup sont placés dans une pièce séparée où ils sont laissés seuls. Il est aussi fait état d'un lit trop peu sécurisé, de conditions d'hygiène laissant à désirer et du fait que les parents soient laissés dans l'ignorance de certains incidents.
La crèche dispose désormais de deux mois pour démontrer qu'elle peut organiser un accueil sécurisé.
Après le décès d'un bébé de six mois dans une crèche de Mariakerke le 18 février, provoqué par le syndrome du bébé secoué, Kind en Gezin indique qu'il procédera désormais à "une sélection plus efficace et plus stricte de tous ceux qui veulent ouvrir une crèche".