Pension de survie : De Sutter dénonce la discrimination envers les cohabitants légaux
La vice-Première ministre et ministre de la Fonction publique Petra De Sutter (Groen) veut mettre fin à l'inégalité de traitement entre les personnes mariées et les cohabitants légaux en matière de pensions. "La pension de survie ne concerne que les personnes mariées, bien que de plus en plus de couples cohabitent légalement. Les femmes vivant plus longtemps que les hommes, ce sont donc principalement elles qui en pâtissent", a déclaré la ministre fédérale (photo archives) ce dimanche, à deux jours de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Le gouvernement a commencé à la fin du mois de janvier ses négociations sur le projet de réforme de la ministre des Pensions, Karine Lalieux (PS). Le chantier est vaste, il porte sur divers points: pension minimum, âge de la retraite souple ou encore réduction des écarts entre homme et femme générés par le régime actuel. "Il est complètement dépassé et discriminatoire que seules les personnes mariées bénéficient d'une pension de survie ou d'une allocation transitoire au décès de leur conjoint. Notre système de pensions fait une distinction entre les personnes mariées et les cohabitants légaux. Pour ce dernier groupe, rien n'est réglementé légalement. Cela doit changer", a souligné Petra De Sutter.
La vice-Première ministre écologiste précise que ce sont surtout les femmes qui sont concernées par cette discrimination, car ce sont elles qui vivent le plus longtemps. En outre, le plus souvent, ce sont elles qui réduisent leur temps de travail pour s'occuper des enfants, ce qui les empêche de constituer une pension complète et souvent même de recevoir une pension minimum.
Et d'ajouter quelques chiffres : "Tout d'abord, il est évident que le mariage au sens classique du terme est en déclin. En 2020, quelque 32.779 couples se sont mariés tandis que pas moins de 36.329 couples ont déclaré cohabiter légalement. Nous savons de plus que dans quatre couples sur cinq, l'homme décède en premier". La ministre De Sutter plaide donc pour une adaptation du système des pensions à la nouvelle réalité.
"Nous travaillons à aligner les droits des cohabitants sur ceux des personnes mariées. Une étude a été lancée pour déterminer au mieux les modalités à introduire pour ce faire, mais aussi pour répondre à certaines incohérences du système", explique le cabinet de la ministre Lalieux qui se réjouit du soutien exprimé par les écologistes.
La vice-Première ministre Groen souligne par ailleurs que la proposition des libéraux d’Open VLD de lier le droit à une pension minimum à au moins 20 ans de travail effectif pénaliserait principalement les femmes. Ces dernières réduisent souvent leurs activités professionnelles pour s’occuper des enfants et leurs droits de pension s’en ressentent.