"Belle, intelligente et soignée": un groupe d'aide aux Ukrainiens reçoit des propositions d’accueil déplacées

Ce groupe Facebook a été créé pour organiser l'aide et le soutien à la population ukrainienne. En raison de l'invasion russe, les hommes ukrainiens sont amenés à rester au pays et défendre leur territoire. Les femmes, les enfants et les personnes âgées fuient en masse vers l'ouest, où les secours commencent à arriver. En Belgique aussi, de nombreuses personnes se proposent pour accueillir des réfugiés, mais certaines propositions s'avèrent sérieusement ambiguës.

Les administrateurs de la page font référence à des hommes qui formulent des souhaits d’accueillir des femmes "honnêtes et de préférence sans enfant, ou ayant des enfants sans problème". On ne sait pas exactement combien de "demandes" de la sorte sont concernées, mais le message lancé par les administrateurs suscite de nombreuses réactions.

Ils y dénoncent notamment des "pensées stupides et lubriques" et promettent que des demandes similaires ne resteront pas sans suites. Andy De Schipper affirme que le groupe ne se laissera en aucun cas utiliser comme une "agence de rencontres".

Lundi, Vluchtelingenwerk Vlaanderen a dappelé les autorités locales à assurer le suivi des demandes. En réponse à ces messages, l'association demande des règles et des cadres clairs pour les personnes qui proposent un lieu d’hébergement.

L'organisation se réjouit de la vague de solidarité avec les Ukrainiens en fuite. "La motivation de certains volontaires ne semble toutefois pas être aussi pure", indique le rapport. "Nous le regrettons."

La campagne #PlaceDispo du gouvernement fédéral devrait clarifier le soutien que reçoivent les familles d'accueil et ce qui est ou n'est pas autorisé par la loi. "Nous ne pouvons pas attendre des familles d'accueil qu'elles prennent en charge les frais supplémentaires, le soutien médical et psychosocial et la recherche d’un travail", a réagi Vluchtelingenwerk Vlaanderen. Mais la recherche d'un logement est également un problème récurrent.

La situation exige une approche coordonnée, déclare le Conseil flamand pour les réfugiés. De plus, Fedasil est déjà aux prises avec une pénurie de places d’accueil. La proposition spontanée d'accueil des Ukrainiens offre des opportunités, mais le Conseil des Réfugiés demande qu'aucune distinction ne soit faite entre les personnes ayant un statut de protection. "C'est un signal d'alarme pour s'attaquer au problème du logement des réfugiés dans son ensemble. Nous attendons du gouvernement qu'il fasse tout son possible pour garantir l'accès à la procédure d'asile."