80 entreprises veulent réduire de 15.000 tonnes la masse d'emballages jetables
La Flandre ambitionne de réduire la quantité d'emballages jetables dans le secteur de la distribution de 15.000 tonnes, ce qui équivaut à 300 millions d'unités. Les ministres flamandes de l’Economie Hilde Crevits (CD&V) et de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) ont signé ce vendredi le 'Green Deal Anders Verpakt' (Accord vert pour un autre conditionnement) à Hasselt dans le Limbourg, en compagnie de plus de 80 entreprises et organisations.
Le Green Deal est une initiative de plusieurs organisations, dont l'office flamand des déchets (OVAM), la Fédération de l'industrie alimentaire belge (Fevia) et Comeos, la fédération des commerces et des services. Avec tous les participants au projet, elles souhaitent stimuler la prévention et la réutilisation des emballages dans le secteur de la distribution au cours des trois prochaines années.
Cela concerne, par exemple, les alternatives aux flacons de produits de soins, ou les boîtes en plastique et en carton qui ne sont utilisées qu'une seule fois. En effet, de plus en plus d'emballages à usage unique arrivent sur le marché. "Au cours des dix dernières années, la quantité d'emballages ménagers jetables a d'ailleurs augmenté de 10%. Nous voulons concevoir à l’avenir des emballages plus intelligents et réutilisables", précisait Jan Verheyen de l’OVAM. Le poids total des emballages de consommation à usage unique en Belgique en 2019 a été estimé à plus de 900.000 tonnes par an.
Les projets menés dans le cadre de ce Green Deal doivent convaincre les consommateurs dans les magasins de délaisser les emballages à usage unique et d'opter pour des solutions de rechange réutilisables, "conditionnées différemment" (anders verpakt).
Ainsi, les clients des supermarchés Delhaize pourront par exemple bientôt remplir leurs propres emballages avec des produits de lavage ou nettoyage de la marque Ecover (photo principale). Dans les magasins Delhaize de Kessel-Lo et Sint-Katelijne-Waver, des "stations de recharge" sont déjà testées. D’autres implantations suivront, et d’autres produits aussi. "Nous pensons notamment au chocolat, aux pâtes, au riz, aux noix et aux graines, des produits pour lesquels nous voulons fonctionner avec des emballages réutilisables", indiquait Vincent Thoen de Delhaize.
Changer les mentalités
Dans le cadre d'une économie circulaire, les cycles des matériaux doivent être fermés autant que possible, permettant d'éviter l'utilisation de matières premières primaires et de faire en sorte que les matériaux et les produits puissent être réutilisés le plus longtemps possible. "Recycler, c'est bien, mais réutiliser ou même ne pas utiliser d'emballages, c'est mieux", a commenté la ministre Zuhal Demir (photo archives).
Elle espère que l’engagement des 80 entreprises en Flandre n’est que le début d’un réel changement des mentalités. "Nous ne voulons plus d’emballages à usage unique. Ce qui veut dire que les producteurs devront emballer différemment. Ils devront concevoir des emballages attirants qui peuvent être réutilisés. En tant que producteur, je ne voudrais pas que mon emballage termine parmi les détritus. C’est la plus mauvaise publicité qu’il puisse obtenir. Mais nous, en tant que consommateurs, devront aussi changer nos mentalités", concluait la ministre flamande de l’Environnement.