Jonas Roosens

Le scandale des PFOS mène à une plainte au civil de la ministre Demir

La ministre flamande de l'Environnement, Zuhal Demir, a annoncé ce vendredi avoir porté plainte au civil après qu'un audit des services d'exécution de son département ministériel ait révélé d'éventuelles infractions pénales dans l'affaire de la pollution aux PFOS, des substances chimiques classées comme perturbateurs endocriniens.

Dans un reportage diffusé l'an dernier dans l'émission "Pano" de la VRT, plusieurs employés de l'inspection de l'environnement ont affirmé qu'un responsable aurait mis un frein pendant des années aux contrôles visant l'entreprise chimique américaine 3M. Installée à Zwijndrecht, près d'Anvers, l’usine est au centre d'un scandale pour avoir rejeté d'importantes quantités de PFOS (le sulfonate de perfluorooctane, qui appartient à la famille des PFAS ou substances perfluoroalkylées) qui se sont fixées dans les sols et dans l'eau des environs.

Selon ces témoignages anonymes, mettre ainsi un frein aux contrôles aurait permis à l'entreprise d'enfreindre les règles, même si l'administration en était consciente. La diffusion de ces témoignages a entraîné le lancement d'un audit de l'ensemble des services d'exécution de l'administration flamande de l'environnement. Sur la base des résultats de l'audit, de sérieuses questions se posent à propos d'un ancien responsable de l'Inspection de l'environnement de la division extérieur d'Anvers. Il existe, selon la ministre Demir, des indications d'irrégularités et de conflit d'intérêts, basées sur des déclarations de témoins ainsi que sur des documents et des communications examinés.

Des délits ont pu être commis et la Direction centrale de la lutte contre la criminalité grave et organisée (DJSOC) en a été informée. Zuhal Demir et le secrétaire général du département de l'Environnement, Peter Cabus, ont décidé - sur la base du rapport d'audit - de porter formellement plainte pénale avec constitution de partie civile au nom du gouvernement flamand.

Cette plainte vise spécifiquement un membre du personnel, qui a entretemps pris sa pension, et de manière plus générale d'autres personnes éventuellement impliquées dans les contrôles environnementaux au cours de la période d'avant 2019 (l’année où le fonctionnaire a pris sa retraite après 27 ans de fonction), a précisé la ministre de l’Environnement (photo).

Jonas Roosens

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