De logements sociaux aux villages d’urgence : l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise en Flandre
Alors qu’un nombre croissant de réfugiés ukrainiens arrivent en Belgique, le gouvernement flamand étudie comment les accueillir et les loger. Le ministre flamand des Affaires intérieures Bart Somers parle d’une opération d’une ampleur inédite, qui nécessite beaucoup d’efforts. Quant au ministre flamand du Logement, Matthias Diependaele, il espère pouvoir mettre un millier de logements sociaux, actuellement inoccupés ou en rénovation, à la disposition temporaire de réfugiés.
"Nous allons être confrontés à toute une série de défis et tous les ministres régionaux doivent assumer une part des responsabilités pour y parvenir", indiquait ce vendredi le ministre flamand Bart Somers avant le conseil des ministres régionaux. "Nous sommes vraiment dans la première phase de l’accueil. Au début, c’est inévitablement chaotique". D’après le ministre de l’Intérieur, il y a beaucoup d’efforts fournis et de volontarisme, mais il faudra encore quelques jours ou semaines avant que tout se concrétise.
A l’heure actuelle, on ne peut évaluer combien de réfugiés ukrainiens frapperont aux portes de la Belgique. "On n’a jamais vu pareille opération, et cela nous coûtera beaucoup d’effort. Nous ne savons pas si nous devrons accueillir, au pire, 200.000 personnes", précisait Bart Somers (photo archives).
Quoi qu’il en soit, il a été convenu entre les diverses instances du pays que 10.000 places d’accueil seraient libérées cette semaine en Belgique, dont 6.000 en Flandre. D’ici la fin du mois, ce sont 30.000 places qui devraient être disponibles sur l’ensemble du pays. "Je pense que nous devons construire une sorte de cascade", estime le ministre du Logement et du Budget Matthias Diependaele (photo). "Nous avons #PlaceDispo, mais nous nous tournons aussi vers les administrations locales, vers de grandes initiatives d’accueil dans les infrastructures touristiques, de l’église ou du bien-être. Et en dernière instance, nous pourrons recourir à des villages d’urgence pour y loger des réfugiés", poursuivait le ministre Diependaele.
Ce sont 15 villages d’accueil au total qui pourraient être érigés, mais la décision n’a pas encore été finalisée. Le ministre flamand du Logement vise plutôt la mise à disposition temporaire d’un millier de logements sociaux. Il s’agit de logements qui sont actuellement vides en attendant d’être rénovés ou détruits et qui pourront servir de logement d’urgence.
"Nous devons diriger les réfugiés autant que possible vers un accueil collectif, pour veiller à ce que la pression sur le marché du logement flamand reste aussi limitée que possible", souligne Matthias Diependaele. "Cela coûtera au budget, c’est évident. J’espère que cela ne dépassera pas les millions d’euros".
L’idéal d’un budget en équilibre est donc repoussé dans le temps. "Nous devons nous préparer au pire, tout en espérant ne pas arriver aussi loin. En tous cas, c’est le logement collectif qui est le plus abordable financièrement et le meilleur pour le marché du logement flamand, qui est déjà sous pression", concluait Matthias Diependaele.