Abus de pouvoir à l’université : le recteur de l'UGent admet des erreurs personnelles
Un reportage mené par la VRT dans le cadre de l’émission "Pano" a révélé mercredi que les universités de Gand et Louvain ont laissé pendant des années des abus de pouvoir être perpétrés alors que de nombreuses plaintes avaient été déposées. Le recteur de l'Université de Gand (UGent) Rik Van de Walle (photo) s'est excusé ce vendredi après la révélation dans la presse ces dernières semaines de plusieurs cas d'agressions sexuelles dans son université. Sans évoquer de faits précis, il a reconnu qu'un certain nombre de cas d'agressions sexuelles et d'abus de pouvoir au sein de l'université n'avaient pas été traités correctement. Le recteur a annoncé la création d’un point de contact externe et de conseils disciplinaires indépendants.
"Oui, je fais partie de cette culture universitaire qui n’a pas empêché les abus de pouvoir et je suis donc une partie du problème", déclarait sans détour le recteur Rik Van de Walle ce vendredi. "Du fait que j’ai passé toute ma vie dans cette culture, je ne voyais plus certaines choses. Nous devons l’accepter et le reconnaitre", réagissait le recteur de l’Université de Gand aux révélations faite par l’émission "Pano" de la VRT. Des agressions sexuelles et des abus de pouvoir envers des étudiants n’ont pas été sanctionnés de façon appropriée, malgré des plaintes.
"Permettez-moi de reconnaître, ici et maintenant, que nous avons parfois échoué. Permettez-moi, ici et maintenant, de m'excuser auprès de toutes les personnes pour lesquelles nous avons trop peu fait. Sans ambiguïté." Ces dernières semaines, plusieurs témoignages ont visé l'UGent, comme celui d'une étudiante approchée par un doctorant pour lui révéler des questions d'examens en échange de rapports sexuels.
Dans le reportage de l'émission Pano (VRT), plus de 30 étudiants qui préparent leur doctorat ont parlé d’humiliations, de harcèlement et d’abus de pouvoir provenant de supérieurs à la KU Leuven et l’UGent. "Pano" a notamment interrogé 21 chercheurs de l’université gantoise qui rapportent un comportement toxique venant d’un professeur. Il criait, aurait été impliqué dans des irrégularités financières et manquerait d’intégrité scientifique.
A la KU Leuven également, 14 doctorants ont témoigné à propos d’un professeur au comportement toxique.
L'université de Gand s'était précédemment engagée à structurer les points de confiance et à accélérer les procédures disciplinaires. La désignation d'un gestionnaire de dossier devait aussi empêcher que des étudiants ou membres du personnel académique soient envoyés balader lorsqu'ils déposent une plainte. "Tout bien considéré, nous n'avons pris ces dernières années des mesures que dans les cadres existants. Des cadres que nous avons à peine ou pas remis en question. Ce n'est pas à cause des pommes pourries mais bien à cause de nous, et certainement à cause de moi", a poursuivi le recteur.
Rik Van de Walle a requis ce vendredi l'établissement d'un organe de contrôle externe pour que personnel universitaire et étudiants puissent être tenus responsables d’abus à l'avenir.