Nouvelles tenues de combat pour nos militaires: autre camouflage et un modèle pour femmes
Adieu au treillis "Woodland" aux quatre-cinq tons utilisé depuis une vingtaine d'années par l'armée belge, bienvenue à la nouvelle tenue de combat bigarrée Multicam de haute technologie "made in Belgium". La garde-robe de quelque 25.000 militaires va changer à partir de la fin de l'année, annonçaient ce vendredi à Bruxelles la Défense et les industriels concernés.
Ce nouvel uniforme de combat est conçu comme "un système de tenues et d'accessoires opérationnels" - comme des protections balistiques, des sacs à dos, des casques;... - a expliqué la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, aux côtés des dirigeants des entreprises principalement belges impliquées dans ce marché. Il s’agit du consortium SSC (Sioen, Seyntex, Crye Precision) qui a été sélectionné pour fournir le nouveau "Belgian Defence Clothing System" (BDCS) à la Défense au terme d'une procédure lancée en octobre 2019.
SSC équipera pour les quinze prochaines années les militaires avec ces nouveaux vêtements multicouches et accessoires opérationnels pour un budget total de 410 millions d'euros, en vertu d'un contrat octroyé en mars. Les sociétés belges Seyntex et Sioen ont déjà coopéré dans le dossier du système de soldat opérationnel amélioré pour l'armée néerlandaise. Cette fois, elles étendent leur coopération avec l'entreprise américaine Crye Precision, qui est déjà le fournisseur privilégié de plusieurs forces spéciales au sein de l'Otan, dont les forces spéciales belges.

Fini la taille unique unisexe
Le vêtement opérationnel retenu par la Défense se compose de plusieurs couches (multicouches) où toutes les pièces sont complémentaires et intégrées de façon à garantir une protection "optimale" et "appropriée" aux soldats masculins et féminins. Cette panoplie comprend des sous-vêtements, des treillis et des protections supplémentaires différents, selon les conditions climatiques rencontrées sur les différents théâtres d'opérations où des unités belges risquent d'être engagées.
Ce nouvel équipement introduit également le nouveau motif de camouflage Multicam, aux tons plus désertiques pour lequel Crye Precision possède le brevet. La morphologie des femmes (militaires, qui ne représentent qu'environ 10% des effectifs) a été prise en compte dès la conception, a souligné la ministre Ludivine Dedonder (PS) lors d'une conférence de presse dans les installations de l'École royale militaire (ERM). "Avec des manches plus courtes et des hanches plus larges", précisait à VRT NWS Zoé, qui fait partie de l’équipe qui teste l’équipement.
La ministre Dedonder a aussi salué le côté innovant de ce contrat, notamment en ce qui concerne la coopération entre l'industrie et la Défense dès le début. "Il y a maintenant une large gamme de tailles, tant pour les hommes que pour les femmes. Il est important que les femmes se sentent bien dans l'uniforme", a ajouté la ministre. Elle a reçu un exemplaire de la nouvelle tenue - sans toutefois l'enfiler. Un uniforme, c'est un" signe rassembleur" et il fait partie de l'"identité des militaires", a encore noté Ludivine Dedonder.
Haute technologie, belge
L’uniforme est réalisé dans des tissus légers de protection, comprenant des options de haute technologie. Il possède ainsi un "badge" qui devient visible à l’infrarouge, ce qui permet aux militaires belges de se reconnaitre facilement la nuit sans être vus par d’autres. Ce badge peut d’ailleurs être enlevé et remplacé par un autre, moins visible.
L’uniforme se veut aussi "durable", en évitant autant que possible des finitions chimiques et des membranes. Un accord a été conclu entre la Défense et ses fournisseurs pour collecter les tenues Woodland actuellement utilisées, les traiter de manière écologique et leur donner une seconde vie.
La distribution des nouvelles tenues et accessoires débutera en novembre et s'étendra sur dix semaines, à raison de 500 par jour et par quartier, de manière à équiper 25.000 personnes durant cette période, a expliqué l'un des responsables des achats à la Défense, le colonel Geert Bouchez. La volonté de la Défense est d'avoir une "transition courte".
Durant les quinze ans du contrat, l'offre de base sera complétée par des vêtements et des équipements supplémentaires dont un équipement de protection contre les menaces CBRN (chimique, bactériologique, radioactif, nucléaire), a encore précisé le colonel Bouchez.