Photo d'Anastacia Galushka

La Belgo-Ukrainienne Anastacia parcourt les zones libérées de Kiev : "Mort, destruction, viols et torture"

Alors que les troupes russes se sont retirées de la capitale ukrainienne, Kiev, et de ses banlieues, l'horreur qui y a été commise apparaît de plus en plus clairement. "C'est la mort et la destruction", témoigne Anastacia Galouchka, une Flamande Ukrainienne qui travaille pour un journal américain. "Les villes ont été rasées, les gens sont gravement traumatisés. Ce sont des crimes de guerre à 100%", constate-t-elle après avoir visité différentes zones samedi. 

Toute la région autour de la capitale ukrainienne, Kiev, est à nouveau aux mains de l'armée ukrainienne. Les troupes russes s'y sont retirées et se concentrent désormais sur le sud et l'est du pays. Les agences de presse internationales ont déjà pu visiter certaines des zones désertées. Ils ont découvert des scènes effroyables, et des corps de civils abattus ci et là dans les rues.

Anastacia Galouchka a également visité certaines zones hier. "Quand vous entrez dans ces villes, vous voyez à quel point elles ont été détruites. Elles ont en fait été rasées. Les personnes qui sortent de leur sous-sol ou de sous les décombres sont traumatisées. Elles sont piégées là depuis plus de 30 jours, sous les bombardements constants, sous la menace constante de l'armée russe", raconte-t-elle.

Photo d'Anastacia Galushka

Témoignages d’atrocités

Anastacia a également pu parler aux gens, et découvrir ainsi d’effroyables histoires. "Certains bataillons de l'armée russe ont commis des crimes de guerre massifs, ont violé des femmes et des enfants devant leurs familles. On raconte que l'armée russe est entrée dans des maisons dont les portes portaient des signes indiquant la présence d'enfants. Ils ont tué des familles entières dans leurs abris antiaériens. Il y a eu des pillages, des vols, des viols."

"On retrouve des voitures brûlées à l'entrée des villages, appartenant à des personnes qui ont tenté de fuir mais qui ont été attaquées à mi-chemin par l'armée russe. Il y a encore des cadavres dans les maisons et dans les rues, et on ne peut même pas les évacuer car les Russes ont peut-être posé des mines avant leur départ. Il y a aussi des immeubles d'habitation calcinés, où l'on peut voir les impacts de roquettes", poursuit-elle.

"Les gens m’ont raconté qu'ils avaient peur de croiser un soldat russe dans la rue, car ils risquaient de recevoir une balle dans la tête. Rester assis à l'intérieur quand vous n'avez pas d'abri approprié, alors que des roquettes explosent partout, n'était souvent pas non plus une option."

Photo d'Anastacia Galushka

"Ce sont des crimes de guerre, à 100%"

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch affirme avoir constaté des crimes de guerre en Ukraine, notamment des viols et des exécutions. Les Russes ont également pillé les biens privés des citoyens ukrainiens. "Des crimes de guerre ont eu lieu ici, vous pouvez l'établir à 100 %", insiste Anastacia Galushka. "Les journalistes, l'administration locale, Human Rights Watch ... tout le monde essaie de recueillir autant d'histoires que possible, tant que les gens sont encore là."

Galushka observe le destin de Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, avec un cœur craintif. Là aussi, les troupes russes se retirent progressivement, alors que ces dernières semaines, des cris de détresse sont provenus de cette ville. Celle-ci est encerclée par les troupes russes depuis un certain temps déjà et, tout comme à Marioupol, une pénurie de nourriture et d'eau a été signalée.

Ecoutez le témoignage (en néerlandais) d'Anastacia Galushka :

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