La famille de Sanda Dia en appel contre une déclaration du président du tribunal de Hasselt
Maitres Sven Mary (photo, à g.) et Nathalie Buisseret, les avocats de la famille de l’étudiant Sanda Dia décédé en décembre 2018 au terme d’un baptême estudiantin extrême organisé par le cercle Reuzegom, ont stoppé la procédure judiciaire en correctionnelle dans le procès de 18 comitards et engagé une autre devant la cour d'appel. L'information a été confirmée par le tribunal de Hasselt. En cause, la remarque faite par le président du tribunal lundi, après le réquisitoire du ministère public. Il a prétendu n'être autorisé qu'à juger les faits de Vorselaar (le baptême en lui-même) et non la vente de roses, la consommation excessive d'alcool et les événements qui se sont déroulés sur le parking de Louvain les deux jours précédents.
Les parties civiles estiment que cette limitation aux faits survenus à Vorselaar ne permettra pas de connaitre toute la vérité sur le baptême de plusieurs jours qui a mené au décès de l’étudiant de 20 ans. La déclaration du président ayant été mentionnée dans la feuille d’audience, les avocats des parties civiles peuvent aller en appel de cette déclaration. Ce qu’ils ont décidé de faire.
Les avocats des proches de Sanda Dia veulent connaitre la vérité sur les différents jours du baptême du cercle Reuzegom - du 3 au 5 décembre 2018 -, pour pouvoir entendre tous les faits et pas seulement ceux survenus au cours des dernières heures de vie du jeune étudiant. Les avocats des parties civiles estiment notamment qu’il y a non-assistance à personne en danger dans le chef des comitards à partir du moment où Sanda Dia avait été tiré de sa chambre d’étudiant et forcé à marcher à Louvain. Comme il titubait, un professeur en médecine qui le croisait l’avait interrogé sur son état de santé.
Les avocats Sven Mary et Nathalie Buisseret sont d’avis que le juge à Hasselt devrait pouvoir traiter l’ensemble des faits. Après mure réflexion, ils ont décidé d’interrompre le procès en correctionnelle à Hasselt pour aller en cour d’appel, au lieu de plaider dès lundi 2 mai. La discussion sur l’appel pourrait suspendre le procès pendant un certain temps.
Jorgen Van Laer, l’avocat des membres du cercle Reuzegom, affirme regretter l’interruption du procès, tout en déclarant comprendre la décision de la famille de Sanda Dia et ses avocats.