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Quotas Inami : les médecins flamands à moitié satisfaits, la N-VA dénonce le "pardon" accordé aux francophones

Les médecins généralistes et spécialistes en formation, les syndicats médicaux et les étudiants en médecine du nord du pays ne sont qu'à moitié satisfaits de l'accord sur les quotas Inami conclu vendredi entre le Fédéral et la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). "Une solution était absolument nécessaire, mais on ne peut pas passer l'éponge sur le passé", ont réagi cinq associations et syndicats dans un communiqué commun. De son côté, la N-VA estime que cet accord intervient au détriment de "milliers d'étudiants et contribuables flamands".

Le gouvernement fédéral et celui de la FWB se sont accordés vendredi sur le nombre de quotas Inami à attribuer aux professionnels de santé, un dossier à l'origine de bien des tensions communautaires depuis des années.

Dès 2023, l'accès aux études de médecine et en dentisterie en FWB sera organisé sur base d'un concours (et non plus d'un examen d'entrée comme actuellement), où seul un nombre prédéterminé de lauréats et lauréates seront acceptés, comme c'est déjà le cas en Flandre, afin d'équilibrer le nombre de praticiens selon les besoins.

Un accord "sans aucune garantie"

Pour le président du Groupe de concertation des étudiants flamands en médecine (VGSO), Nicolas De Cleene, "limiter le nombre d'étudiants en médecine permet de conserver la qualité de la formation, d'éviter la surconsommation de soins de santé et de garder un système abordable".

Les signataires reprochent cependant à l'accord de ne rien contenir sur le surplus de numéros Inami accumulé par les francophones dans le passé. Ils regrettent également l'abandon de la répartition des quotas en fonction de la démographie régionale ainsi que l'absence de mécanisme de responsabilisation fédérale en cas de non-respect des quotas, comme prévu dans l'accord de gouvernement.

"La mise en place d'un examen d'entrée en Belgique francophone est une bonne chose, mais en l'absence de mécanisme de responsabilisation fédérale, le système s'appuie sur la confiance, qui fait cruellement défaut dans ce dossier", soulignent les associations et syndicats médicaux.

Pour Jonas Brouwers, président de l'Association flamande des médecins spécialistes en formation (VASO), l'accord "fait table rase du passé, sans aucune garantie qu'il sera respecté".

La N-VA dénonce un "pardon général"

L'opposition N-VA au fédéral a pour sa part dénoncé l'accord intervenu entre le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) et la Fédération Wallonie-Bruxelles, les nationalistes flamands estimant que celui-ci se faisait au détriment de "milliers d'étudiants et contribuables flamands".

La N-VA dénonce le "pardon général" accordé ainsi aux francophones pour l'excédent de médecins qu'ils ont continué à diplômer ces dernières années malgré le contingentement fédéral, "et ce seulement en échange d'une promesse d'un concours d'admission avec un numerus fixus", fustige sa députée fédérale Valerie Van Peel.

Le gouvernement flamand, où siège la N-VA, a d'ailleurs décidé de ne pas encore s'associer à l'accord annoncé vendredi. Celui-ci souhaite d'abord voir si la Fédération Wallonie-Bruxelles concrétisera bel et bien sa promesse. La ministre francophone Valérie Glatigny a toutefois annoncé vendredi lancer le chantier législatif "immédiatement".

Le ministre flamand de l'Enseignement, Ben Weyts, lui aussi membre de la N-VA, a également dénoncé le compromis. "Le gouvernement fédéral passe l'éponge sur les infractions passées des francophones envers la loi. Et pour l'avenir, on va pratiquer autant que possible un partage (de quotas) encore plus injuste", a-t-il commenté.

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