La ministre Meryame Kitir en visite de travail en Palestine
La ministre de la Coopération au développement Meryame Kitir (Vooruit) part lundi pour une visite de travail de 5 jours (jusqu'au 13 mai) en territoire palestinien, avec pour but de lancer un nouveau programme de coopération bilatérale. La Palestine est depuis plus de 20 ans l'un des partenaires de la coopération belge au développement. Le message: montrer qu'elle n'est pas oubliée, même dans un contexte de guerre en Ukraine.
Le programme des 5 jours se focalise surtout sur les conditions de vie des Palestiniens en territoires occupés, plus particulièrement les femmes et les jeunes que la ministre souhaite mettre en avant.
"Le but de son voyage est d'attirer l'attention sur la nécessité d'une protection de qualité pour les Palestiniens vivant sous l'occupation et de donner aux jeunes et femmes en Palestine la perspective d'un avenir plus prometteur", communiquent dimanche les Affaires étrangères. Cela devrait notamment passer par l'enseignement et la mise à l'emploi. "Si les jeunes vont de l'avant, la Palestine a la perspective d'un avenir meilleur", note la ministre, citée par communiqué des Affaires étrangères.
Une visite de terrain est prévue à la zone C, en Cisjordanie, pour se rendre compte de la situation humanitaire, par exemple des difficultés que vivent les femmes palestiniennes qui sont sur le point d'accoucher. A Hébron, la ministre se rendra dans une école. Il y a quelques années, des classes et panneaux solaires qui avaient été partiellement financés par la Belgique via la coopération au développement avaient été détruits par les autorités israéliennes.
Rencontre avec le Premier ministre palestinien
A Ramallah, une rencontre officielle est prévue avec le Premier ministre palestinien Shtayyeh. Le programme officiel ne prévoit en revanche pas de rencontre avec un représentant de l'autorité israélienne, alors que c'était d'habitude le cas lors des précédentes visites ministérielles.
Meryame Kitir sera accompagnée dans diverses visites de collaborateurs de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), agence créée en 1949 après l'exode forcé de centaines de milliers d'Arabes palestiniens (la "Nakba"). L'arrêt d'une grande partie du financement américain de l'UNRWA sous Donald Trump avait poussé il y a quelques années la Belgique à annoncer le déblocage de 19 millions d'euros pour ce programme, étalés sur trois années.
L'UNRWA est active dans l'enseignement, les soins de santé et le logement, au profit d'environ 5 millions de déplacés dans la région.
Il n'est pas encore établi que la ministre se rendra dans la bande de Gaza, où la dernière visite ministérielle belge remonte à 2005. A l'époque, le ministre Armand De Decker s'y était rendu. Son successeur en charge de la Coopération au développement, Charles Michel, s'en était vu refuser l'accès par les autorités israéliennes en 2010.
Une visite sur fonds d'attentats en Israël
La visite a lieu dans un contexte de tensions ravivées entre Israël et Palestiniens, ce qui a donné lieu à plusieurs attentats causant la mort de près d'une vingtaine d'Israéliens depuis le 22 mars. Israël n'a pas manqué de réagir, menant une vague d'arrestations dans les territoires palestiniens. Les violences ont causé la mort d'au moins 26 Palestiniens.
La visite de Meryame Kitir tombe aussi entre l'Aïd al-Fitr et la commémoration de la Nakba, le 15 mai.
Les services de renseignement israélien avaient fait planer le doute l'an dernier sur la destination des fonds de coopération au développement belge envers la Palestine, accusant des ONG palestiniennes de les transférer au Front populaire de libération de la Palestine. La ministre Kitir avait alors, après enquête interne, déclaré maintenir la confiance en les organisations partenaires.