Groen et Vooruit veulent un élargissement de l'enquête PFOS à tous les Anversois
Deux partis flamands d'opposition, Groen et Vooruit, ont réclamé ce lundi au gouvernement régional un élargissement à l’ensemble des Anversois de l'enquête lancée pour déceler, dans le sang des riverains de l'usine 3M de Zwijndrecht, l'éventuelle présence de PFOS, cette substance toxique relâchée jadis par l'entreprise. L’étude menée par Jacob de Boer (Université Libre néerlandophone de Bruxelles, VUB) à la demande de l’association de citoyens Grondrecht, sur un échantillon de citoyens du Grand-Anvers, a en effet révélé que la moitié des participants (52%) possède trop de PFOS dans le sang.
Les études sanguines précédentes menées à la demande des autorités avaient déjà révélé que les riverains de l’usine 3M à Zwijndrecht possèdent souvent des concentrations élevées de PFOS dans le sang. Il apparait maintenant que les citoyens qui résident plus loin de l’usine - dans le Grand-Anvers - présentent dans une moitié des cas des concentrations de PFOS trop élevées, dépassant les normes européennes. "Les résultats ne sont pas bons, même si les personnes que nous avons testées mangent moins souvent des œufs et légumes venant du jardin que celles de Zwijndrecht", indique Jacob de Boer.
L’association Grondrecht réclame donc une étude plus large, englobant certainement tout le Grand-Anvers. "La grande enquête menée par les autorités est limitée aux personnes vivant dans un rayon de 5 km autour de l’usine de Zwijndrecht, et les personnes qui ont déménagé ne peuvent y prendre part", explique l’asbl.

Ce lundi, les partis d’opposition flamands Groen et Vooruit réclamaient à leur tour que tous les habitants d’Anvers soient testés sur la concentration de PFOS dans le sang. La demande a été formulée par la députée Mieke Schauvliege (Groen), puis relayée par l'ancien président de la commission d'enquête mise sur pied par le parlement flamand, Hannes Anaf (Vooruit). "Le vent ne s'arrête pas à l'Escaut et la pollution au PFOS ne s'y arrête donc pas", a déclaré Schauvliege (photo).
"Le gouvernement flamand a laissé les problèmes de santé (des riverains) s'éterniser pendant des années en ne parlant pas de la pollution au PFOS. Le moins qu'il puisse faire maintenant, c'est d'informer un maximum les citoyens et de contribuer à protéger leur santé. En limitant le test sanguin aux résidents vivant à proximité immédiate de 3M, "le gouvernement passe à côté de la gravité du problème", a ajouté Mieke Schauvliege.
Le parti socialiste Vooruit a lui aussi réclamé un élargissement de l'enquête de santé en cours. "Bien sûr, la propagation du PFOS ne s'arrête pas miraculeusement sur l'Escaut. Des tests sanguins sont donc également recommandés sur la rive droite" du fleuve, a déclaré le député Hannes Anaf. "Dans nos recommandations de la commission d'enquête sur les PFOS, nous avons intégré que la capacité d'effectuer des tests sanguins soit considérablement augmentée afin d'élargir le périmètre dans lequel les tests sont réalisés. Le gouvernement flamand doit agir rapidement à ce sujet. Car les riverains sont inquiets à juste titre", a ajouté l'ex-président de la commission d'enquête parlementaire.
Depuis fin avril, tous les habitants établis dans un rayon de 5 km autour de l'usine et à l'ouest de l'Escaut peuvent s'inscrire pour subir un prélèvement sanguin et le faire analyser. La pollution au PFOS - l'acide perfluorooctanesulfonique, qui appartient à la plus vaste famille des per- et polyfluoroalkylées (PFAS) - auprès de l'usine 3M de Zwijndrecht avait été découverte à l'occasion de travaux pour la construction du tunnel de l'Oosterweel, un vaste ouvrage routier de contournement de la métropole anversoise. Le géant américain 3M a cessé la production de PFOS à Anvers il y a vingt ans déjà. Mais comme cette substance n'est pas dégradable, les terres autour de l'usine sont aujourd'hui encore gravement polluées.