Trois Flamands sur quatre souhaitent que les migrants adoptent notre culture et apprennent notre langue
Selon 76% des Flamands, les migrants non occidentaux doivent adopter notre culture et nos coutumes et il est essentiel de pratiquer le néerlandais. En revanche, 7 personnes sur 10 souhaitent que des tests pratiques permettent de lutter contre la discrimination sur le marché du travail. C'est ce qui ressort de 'De Stemming', un sondage mené auprès de quelque 2.000 Flamands par l'Université d'Anvers et la VUB pour le compte de De Standaard et de la VRT.
1. Trois personnes sur quatre souhaitent une assimilation culturelle
Le sondage montre que les Flamands interrogés sont de fervents partisans d'une "politique d'assimilation", selon laquelle les nouveaux arrivants non occidentaux doivent s'adapter. Les trois quarts (76 %) indiquent qu'ils doivent adopter nos coutumes et notre culture autant que possible. Le graphique ci-dessous montre que de nombreux électeurs de gauche le pensent aussi.
(Les migrants non-occidentaux doivent adopter notre culture et nos coutumes)
Ce sont surtout les électeurs du Vlaams Belang, de la N-VA, mais aussi du CD&V et de Vooruit qui adoptent cette ligne, tandis que les électeurs de Groen, du PVDA et de l'Open VLD y attachent un peu moins d'importance. Néanmoins, 57% des électeurs des écologistes flamands sont également favorables à une assimilation maximale.
Lorsqu'on demande aux personnes sondées ce qui est important pour être "un vrai" Flamand ou "un vrai" Belge, la plupart attachent également de l'importance à ces aspects culturels : Savoir parler le néerlandais et respecter les institutions politiques et les lois sont essentiels pour 80 % des personnes interrogées.
Ici aussi, les électeurs de Groen et du Vlaams Belang sont les plus éloignés les uns des autres. Au sein du Vlaams Belang, 73 % des électeurs pensent que le fait d'être né en Belgique est une condition pour se dire "vraiment" Belge ou Flamand, alors que chez Groen, cette proportion n'est que de 28 %. Les partis Vooruit et PVDA sont à nouveau plus stricts sur ce point que les Verts. Sur un thème comme la migration, les partis ne suivent pas le même clivage gauche-droite que sur les questions économiques.
En outre, l'accès à la nationalité belge pourrait également être rendu un peu plus difficile : 66 % pensent qu'il devrait être plus difficile pour les migrants d'acquérir la nationalité belge. Cela vaut certainement pour les partisans du Vlaams Belang (90 %) et de la N-VA (80 %).
2. Une large majorité en faveur des tests pratiques
68 % des Flamands estiment que le gouvernement devrait organiser des tests pratiques pour lutter contre la discrimination à l'embauche. Il n'est pas surprenant que ce thème obtienne de bons résultats à gauche, mais il est également majoritaire à droite : 58 % chez les partisans de la N-VA et 56 % chez les électeurs du Vlaams Belang.
(Des tests pratiques pour lutter contre la discrimination à l'embauche)
Entre-temps, la Chambre a approuvé un projet de loi du ministre de l'Emploi Pierre-Yves Dermagne (PS) visant à lutter plus efficacement contre la discrimination sur le marché du travail.
Au niveau flamand, le choix a été fait de sensibiliser les secteurs du marché du travail, et la ministre flamande de l'emploi Hilde Crevits (CD&V) accorde des subventions à 32 secteurs qui identifient et combattent eux-mêmes la discrimination.
3. Pour une politique migratoire plus stricte
Néanmoins, les Flamands sont réticents à la migration. À peine 30 % des personnes interrogées pensent que notre pays devrait accueillir davantage de réfugiés. Seul chez les électeurs de Groen on trouve une majorité en faveur de la migration : 56 %.
En général, la plupart des personnes interrogées souhaitent des mesures migratoires plus strictes.
Sur une échelle de 0 (moins strict) à 10 (plus strict), la réponse moyenne est de 6,8. Le Vlaams Belang (8,5) et la N-VA (7,4) obtiennent des scores particulièrement élevés, mais aussi Vooruit (6,2). Seuls les électeurs de Groen pensent à nouveau que la politique migratoire actuelle est suffisante.
Plus la question de la migration est proche de chez eux, plus les personnes interrogées deviennent critiques. Il existe encore un certain soutien pour de nouveaux centres d'asile, mais offrir eux-mêmes un logement temporaire aux réfugiés c'est aller trop loin pour la plupart des personnes interrogées.
Il est apparu précédemment que le soutien aux réfugiés d'Ukraine – venant de "notre propre continent" - est beaucoup plus important que pour les réfugiés de Syrie ou d'Afghanistan. En revanche, seul le Vlaams Belang est plus disposé à faire campagne pour un arrêt complet de la migration.
Il est frappant de constater que 57% des personnes interrogées pensent que le nombre de demandes d'asile approuvées a augmenté ces dernières années. Ainsi parmi les électeurs du Vlaams Belang, 78% pensent que c'est le cas. Or ce n'est pas exact, le nombre de demandes d'asile est resté plus ou moins stable : en 2018, il y en avait 11 510, en 2019 10 236, en 2020 (année covid) 5 766 et en 2021 11 297.
4. Le "sentiment national belge" diminue
De Stemming a également sondé les sentiments sur "l'identité nationale". A la question vous sentez-vous plus belges ou plus flamands ? 44 % des personnes interrogées ont déclaré se sentir à la fois flamands et belges. C'est plus que dans une étude précédente de 2007.
C'est surtout le sentiment d'être belge qui semble décliner : 7 % disent se sentir belges et non flamands, alors qu'ils étaient encore 14 % en 2007. Le groupe qui se sent plus belge que flamand a également diminué : de 17 % en 2007 à 12 % aujourd'hui. En revanche, seuls 10 % disent se sentir plus flamands que belges (7 % en 2007).