Réduire certaines dépenses ou faire preuve d’inventivité ? Comment les Flamands font-ils des économies ?
Face à l'inflation et à la hausse des prix de l'énergie de nombreux ménages ne peuvent plus maintenir leur niveau de vie et n’ont pas d'autres moyens que de faire des économies. VRT NWS a lancé un appel et a pu identifier cinq profils parmi les nombreuses réponses reçues. Il y a ceux qui suppriment certains achats ou activités, ceux qui les reportent, ceux qui repèrent les promotions, les inventifs et enfin ceux qui modifient leur comportement en profondeur.
Près de quatre ménages flamands sur dix rencontrent des difficultés à joindre les deux bouts à la fin du mois. C'est ce qu'a révélé hier une enquête menée par le Gezinsbond auprès de plus de 6 700 ménages flamands et bruxellois. Ces ménages n’ont pas le choix et doivent puiser dans leurs économies ou procéder à des réductions drastiques de leurs dépenses. Pas moins de 81 % des familles interrogées indiquent qu'elles le font déjà.
Divers secteurs estiment que les ménages limitent davantage leur dépense en raison de la hausse des prix. Les salons de coiffure, par exemple, ont noté une diminution de leur clientèle. Plusieurs personnes indiquent également qu'elles vont moins souvent dans les cafés et les restaurants. Certains établissements de restauration ont déjà enregistré des annulations. Selon Horeca Flandres, les prochains mois seront cruciaux.
La VRT NWS a lancé un appel et demandé comment la population réagissait face aux prix élevés et sur quels produits ou service des économies étaient réalisée. A partir de là, cinq "types" d'épargnants ont été identifiés. Ceux qui suppriment certains achats ou activités, ceux qui reportent, ceux qui repèrent les promotions, les inventifs et enfin ceux qui doivent modifier drastiquement leur comportement.
1. Ceux qui réduisent leurs dépenses
"Les voyages, les repas au restaurant, l’achat de vêtements et de chaussures. En fait, tous mes plaisirs sont réduits. Malheureusement, c'est nécessaire pour pouvoir continuer à payer mes factures en tant que personne seule." C'est ainsi que Véronique Vertongen résume ce qu'elle fait actuellement pour faire des économies.
Et elle n'est pas la seule. La VRT NWS a reçu plus de 600 réponses à son appel, et il semble que davantage de personnes ont choisi de ne pas faire de voyages ni d'activités de loisir pour le moment. Cela va de la réduction des repas au restaurant à l'annulation des abonnements à des services de streaming, en passant par l'annulation du soutien à une bonne cause.
Les produits plus chers ne se retrouvent plus dans les caddies et sont remplacés par des alternatives moins chères ou des produits blancs. Lizzy G. "utilise moins sa voiture" en raison de la hausse du prix du carburant et est obligée "de faire venir l'aide-ménagère tous les quinze jours au lieu de toutes les semaines".
Goedele Van Wijnsberghe doit faire des coupes dans ses sorties culturelles. Et Sally Janssen économise sur son "luxe personnel" et ne prévoit plus, pour le moment, de rendez-vous chez l'esthéticienne ou chez le coiffeur.
Jeremiah Aelbrecht souligne que la réduction des dépenses n'est pas toujours une chose négative. "J'ai trouvé une motivation supplémentaire pour arrêter de fumer", écrit-il. "Cela représente facilement une économie d'environ 100 euros par mois".
2. Ceux qui reportent leurs dépenses à plus tard
Tout ce qui n'est pas vraiment nécessaire est remis à plus tard. "Je n'économise pas encore vraiment d'argent", déclare Marc Dilliën. "Mais je fais mes achats en tenant compte des prix et j'attends la fin du mois pour voir l’état de mes comptes lorsque mes frais fixes seront retirés".
Les travaux à la maison de Carl Onghena sont reportés pour un moment et Irma De Coninck attendra les soldes pour acheter des vêtements et des chaussures.
Gwenn Schoonjans va à nouveau reporter son voyage prévu au Malawi. "Les billets d'avion deviennent vraiment trop chers et ce voyage ne rentre plus dans le cadre de mon budget".
3. Ceux qui repèrent les promotions
Plusieurs personnes déclarent que, dans les supermarchés, elles surveillent les promotions et "achètent de grandes quantités lorsqu'il y a des rabais". "Je profite des offres en achetant de plus grandes quantités à ce moment-là", dit par exemple Maria Sauer.
D'autres n'achètent que des fruits et légumes de saison pour avoir des prix bas ou cherchent en ligne où ils peuvent trouver le produit le meilleur marché.
"Acheter en ligne est souvent beaucoup moins cher", ajoute Danny Smolders en guise de conseil.
4. Ceux qui font preuve d'inventivité
Ceux qui ne veulent pas trop faire de compromis doivent faire preuve d'invention. "Passez en revue vos polices d'assurance et vos abonnements pour vérifier si vous ne payez pas trop cher, faites du télétravail pour économiser du carburant ou faites des listes de courses pour éviter les achats impulsifs". Voici quelques-unes des réponses que nous avons reçues.
"Aujourd'hui, j'achète surtout des vêtements basiques pour pouvoir les combiner avec les vêtements que j'ai encore", répond Carine De Bie. "Je cuisine de grandes quantités pour trois jours d'affilée au lieu de cuisiner tous les jours", tel est le message de Jef Hoppenbouwers.
Kenny Thuy utilise son abonnement au club de sport pour prendre sa douche. Barbara De Gruyter, quant à elle, cueille des fleurs des champs au lieu d'acheter un bouquet et raccommode elle-même ses vêtements.
Jeroen De Ryck a également choisi de fabriquer les choses lui-même plutôt que d'engager une dépense coûteuse. "J'ai ainsi construit moi-même une remorque pour vélo", écrit-il. "Ça m'a coûté un sixième du prix d'achat d'une neuve."
Et Erik De Vocht est très heureux de son grand potager en ce moment. "Transformez votre pelouse en potager et mangez la production de votre jardin", telle est sa devise. "C'est bon pour l'environnement et le climat, et c'est plus savoureux."
5. Ceux qui doivent réduire drastiquement leurs dépenses
Mais pour certains, économiser un peu ici et là n'est plus suffisant. Ils doivent faire des choix drastiques, ici les réponses resteront anonyme comme il s’agit d’un sujet sensible.
"J'économise vraiment sur tout", déclare une femme célibataire. "On ne peut rien faire d'autre, les célibataires doivent rogner sur le moindre euro pour s'en sortir". Nous entendons la même chose de la part d'un homme seul : "Je peux à peine survivre. Mon loyer est cher, tout comme le carburant et mes assurances. Cela devient quasi inabordable."
Une autre personne est obligée d'économiser sur sa propre santé. "Je ne vais plus chez les spécialistes et j'économise sur les médicaments", admet une femme. "Je n'irai plus chez le dentiste", dit quelqu'un d'autre.
Et pour cet homme aussi, les frais médicaux sont trop lourds à supporter. "Les choses qui sont peu ou pas remboursées, comme les appareils auditifs, devront nécessairement durer plus longtemps", conclut-il.