Près de 4.700 enfants ukrainiens sont inscrits dans l'enseignement néerlandophone
Actuellement, 4.694 enfants réfugiés ukrainiens sont inscrits dans l'enseignement néerlandophone, si l’on en croit les chiffres communiqués ce mercredi par le ministre flamand de l'Enseignement Ben Weyts (N-VA). Fin avril, ils n’étaient encore que 1.827. Cela pose un réel problème pour trouver suffisamment d’enseignants. Un nouveau décret d’urgence devrait être adopté. Les enseignants ukrainiens pourront ainsi être rémunérés lorsqu’ils donnent cours dans des villages provisoires ou des écoles flamandes. C’est exceptionnel, car normalement leur diplôme doit d’abord être reconnu et ils doivent maîtriser le néerlandais.
Dans le détail, 1.321 enfants ukrainiens sont inscrits dans l'enseignement maternel, dont trois dans l'enseignement spécialisé. Dans l'enseignement primaire, on dénombre 2.077 élèves (sept dans l'enseignement spécial), et dans l'enseignement secondaire 1.296 élèves, dont 1.158 dans des classes OKAN (Enseignement d'accueil pour enfants allophones).
Géographiquement, 1.408 enfants sont inscrits en province d'Anvers, 939 en Flandre orientale, 857 en Flandre occidentale, 741 dans le Brabant flamand, 660 dans le Limbourg et 89 dans les écoles néerlandophones de la Région de Bruxelles-Capitale. La précédente mise à jour du nombre d'enfants ukrainiens fréquentant les écoles néerlandophones date du 26 avril. À ce moment-là, 2.983 enfants ukrainiens étaient inscrits.
Des enseignants ukrainiens en classe
Les partis de la majorité flamande ont préparé un nouveau décret d’urgence qui doit permettre d’offrir un enseignement de qualité aux enfants ukrainiens réfugiés. Il devrait être voté et approuvé vraisemblablement la semaine prochaine. Il permettra notamment que des enseignants ukrainiens qui se sont réfugiés en Flandre encore avant la guerre dans leur pays puissent donner cours et être rémunérés. Le ministre de l’Enseignement Ben Weyts souligne qu’il s’agit d’une procédure exceptionnelle puisque normalement le diplôme étranger de ces enseignants doit d’abord être officiellement reconnu en Flandre. L’exception provient avant tout du fait que ces enseignants ne maitrisent pas (encore) le néerlandais.
"Ces enseignants ukrainiens pourront donner cours non seulement dans des écoles, mais aussi dans des villages d’urgence où le programme d’enseignement ukrainien sera suivi. En juillet et août, ils pourront également enseigner dans des écoles d’été", précisait le député Jean-Jacques De Gucht.
Enfin, ils pourront donner de l’éducation permanente aux adultes. Si les réfugiés ukrainiens s’inscrivent pour suivre des cours de néerlandais, ils ne devront en outre pas payer.
Ecoles d'été pour les enfants et les jeunes réfugiés ukrainiens
Le ministre de l’Enseignement Weyts et son collègue des Affaires intérieures Bart Somers annonçaient également ce mercredi que des écoles d'été seront organisées en juillet et août dans l'enseignement néerlandophone à l'attention des enfants et des jeunes réfugiés ukrainiens. Ces écoles mettront l'accent sur l'apprentissage du néerlandais et tiendront compte de la situation particulière des familles qui ont dû fuir leur pays.
L'Office des étrangers estime qu'environ 11.000 à 12.000 enfants et jeunes ukrainiens séjourneraient en Belgique durant l'été, soit plus de 2.000 en âge de fréquenter l'école maternelle, quelque 6.500 enfants de l'enseignement primaire et 3.500 du secondaire. Une partie importante d'entre eux sont arrivés en Belgique tardivement dans l'année scolaire et ont donc un contact limité avec l'enseignement belge. C'est pourquoi les ministres Weyts et Somers affirment vouloir se concentrer sur les écoles d'été. Pendant un minimum de dix (demi) jours, les enfants et les jeunes ukrainiens recevront un programme sur mesure, en combinaison avec des jeux, de la culture et du sport.
L'organisation est entre les mains d'une école ou d'une autorité locale. La participation est volontaire et gratuite. La Flandre mobilisera un budget de 45 euros par enfant et par jour. Les autorités locales qui assumeront un rôle de coordination pourront également compter sur une aide de la Communauté flamande de 20 euros par enfant et par école d'été. Les écoles d'été se concentreront notamment sur la lecture, l'acquisition de la langue néerlandaise, les connaissances et compétences académiques.
"Nous voulons préparer au mieux les enfants et les jeunes ukrainiens pour la nouvelle année scolaire qui commence en septembre", a déclaré le ministre Weyts. "Le peuple ukrainien se bat pour nos valeurs européennes. Il se bat pour notre liberté. Le moins que nous puissions faire pour soutenir les soldats ukrainiens au front est de bien prendre soin de leurs proches qui fuient ici", a déclaré le ministre Somers.