Bureau du Plan : "Le retard d'apprentissage dû à la crise sanitaire aura un coût important"
En Belgique, la crise sanitaire a creusé un retard d'apprentissage, estimé à une demie année, pour les élèves du primaire et du secondaire. Sans rattrapage, ce retard entraînera non seulement un coût social, mais aussi à terme un coût économique considérable. Le recul du niveau scolaire risque en effet d’entraîner une baisse des revenus individuels et du produit intérieur brut (PIB). C’est ce qui ressort d'une analyse du Bureau fédéral du Plan, publiée ce mardi.
Depuis mars 2020, la pandémie de coronavirus et sa gestion ont eu des répercussions considérables sur les écoles et les élèves de l'enseignement primaire et secondaire. Alors que le niveau scolaire avait déjà baissé ces dernières années en Belgique, les résultats de plusieurs études montrent que la pandémie a occasionné une nouvelle baisse du niveau scolaire, de même qu'une hausse des inégalités entre les élèves, souligne le Bureau du Plan.
"Partant des chiffres observés à la fin de l'année scolaire 2020-2021, nous constatons que les élèves accusent un retard d'une demie année. Ils n'ont donc pas vu la moitié de la matière qu'ils auraient dû apprendre au cours d'une année normale", précise Arnaud Joskin, expert au Bureau. Selon l'institution fédérale, la Communauté française pourrait par ailleurs être particulièrement touchée.
Les données sur le retard d'apprentissage y sont limitées. Toutefois, plusieurs éléments indiquent que la baisse du niveau scolaire pourrait y être plus importante. Ainsi, le niveau scolaire y est en moyenne relativement plus faible et la crise sanitaire a proportionnellement plus impacté les élèves ayant de moins bons résultats.
De plus, et contrairement à la Flandre, de nouvelles matières n'ont pas été abordées dans le cadre de l'enseignement à distance durant le premier confinement et aucun cours de rattrapage à grande échelle pour les étudiants en difficulté n'a été organisé durant l'été 2020.
Le coût économique de ce retard "ne sera visible que lorsque cette génération d'élèves entrera sur le marché du travail, mais il pourrait être conséquent en l'absence de rattrapage. Il est donc crucial, tant pour les élèves que pour notre société, de suivre l'évolution du niveau scolaire des élèves", conclut Arnaud Joskin du Bureau du Plan.