De nombreux hôpitaux flamands contraints de réduire leur offre de soins suite à la pénurie de personnel

Huit hôpitaux flamands sur dix doivent réduire les soins qu'ils dispensent aux patients en raison d'un manque structurel de personnel ou envisagent de le faire dans un avenir proche. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par Zorgnet-Icuro, l'organisation faîtière flamande des hôpitaux. "Cette enquête montre à quel point le problème est urgent dans le domaine des soins de santé", déclare Margot Cloet de Zorgnet-Icuro.

Ces dernières semaines, Zorgnet-Icuro a mené une enquête auprès des hôpitaux généraux et des maisons de repos en Flandre. Plus de trois quarts de tous les hôpitaux flamands ont participé à l'enquête. Pour les centres de soins résidentiels, 184 établissements ont répondu. Et les résultats sont inquiétants.

Plus de 8 hôpitaux sur 10 indiquent qu'ils ont déjà supprimé certaines activités ou qu'ils le feront dans un avenir proche. Plus de 80 % d'entre eux indiquent qu'ils vont fermer des lits. Cela concerne principalement les lits des services de gériatrie, de réadaptation, de soins intensifs et de chirurgie.

En cause, des pénuries structurelles de personnel. Deux années de crise sanitaire et les fortes demandes sur le marché du travail ont eu un impact sur le secteur des soins de santé. Les postes vacants ne sont pas pourvus ou le personnel est absent pendant de longues périodes. Il est urgent d'agir, déclare Margot Cloet de Zorgnet-Icuro à VRT NWS.

Un problème criant

La moitié des hôpitaux emploient actuellement du personnel intérimaire et des collaborateurs de projet pour pallier les besoins les plus importants. "Les collaborateurs de projet sont des employés qui travaillent de manière intérimaire pendant une période plus longue", explique Margot Cloet. "Elles sont beaucoup plus chères que les infirmières intérimaires ordinaires. Ce n'est donc pas une solution à long terme."

"Cette enquête montre à quel point le problème de la pénurie de personnel dans le secteur des soins de santé est criant", déclare Margot Cloet. Malheureusement, le problème n'est pas simplement "soluble". Chaque secteur en Flandre a besoin de plus de mains. Travailler sur l'image et l'attractivité de la profession ne suffira pas. Nous devons donc prendre des mesures plus larges et structurelles."

"Par exemple, nous devrions augmenter le nombre d'heures que les étudiants sont autorisés à effectuer", suggère Margot Cloet. "Les retraités qui veulent encore travailler devraient pouvoir le faire de manière flexible, sans être pénalisés fiscalement. Dans le même temps, il faudrait déployer davantage de travailleurs flexibles."
 

Les centres de soins résidentiels confrontés au même problème

Les centres de soins résidentiels connaissent également des problèmes. Près d'un dixième des centres de soins résidentiels n'accueillent pas de nouveaux résidents pour le moment ou envisagent de fermer un service en raison du manque de personnel. Certains centres de soins résidentiels ayant des projets d'expansion les mettent temporairement en veilleuse parce qu'ils pensent ne pas avoir assez de personnel.

Hilde Crevits souhaite recruter 3.300 travailleurs et propose une formation rapide

La ministre flamande de la Santé Hilde Crevits (CD&V) a dégagé vendredi un accord avec les partenaires sociaux visant le recrutement de 3.300 travailleurs dans des secteurs en pénurie des soins de santé. Des candidats ne disposant pas des qualifications correctes pourront suivre une formation rapide, notamment en tant que soignant, travailleur de la logistique des soins de santé, travailleur de la petite enfance ou éducateur. L'accord-cadre signé est une déclinaison de l'accord social conclu en 2020.

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