Des passagers du Thalys bloqués durant des heures par une chaleur étouffante peu après Paris
Quelque 750 passagers, dont de nombreux Belges, qui se trouvaient à bord d’un Thalys reliant Paris à Bruxelles ont été bloqués en pleine chaleur pendant plusieurs heures mardi soir. Le train a été arrêté à Saint-Denis, en banlieue parisienne suite à une panne en raison de la chaleur. Les passagers ont pu reprendre leur voyage mercredi matin.. L'air conditionné du train ne fonctionnait pas, et la température est rapidement devenue étouffante. Après quelques heures, les passagers ont pu être libérés, mais en raison d'une nouvelle panne ce mercredi matin, beaucoup sont encore bloqués à Paris. Ils dénoncent la communication et la gestion par Thalys.
Ce sont des images impressionnantes qui ont circulé sur les réseaux sociaux la nuit dernière. Des passagers d'un Thalys qui tentent par tous les moyens de se rafraichir alors que leur train est bloqué aux portes de Paris. La fenêtre d'une porte a été brisée, des personnes sur le quai ont lancé des bouteilles d'eau à l'intérieur du train par la porte.
Le Thalys avait quitté la gare de Paris-Nord plus tôt dans la soirée avec une heure de retard en raison d'une panne. Mais après quelques kilomètres seulement, il s'est à nouveau arrêté à Saint-Denis, en banlieue parisienne. Pour aggraver les choses, l’air conditionné est également tombé en panne. "Il fait 45 degrés ici, aidez-nous", ont été les premiers messages sur les réseaux sociaux vers 20 heures.
Manque d'oxygène
"Il faisait une chaleur torride dans le train. Nous étions trempés. Nos vêtements nous collaient à la peau", a témoigné Lydie Leers, une habitante d’Anvers. Mme Leers rentrait chez elle avec un collègue après avoir passé une journée à Paris à faire des achats pour sa boutique de mode. Elle a été témoin de scènes hallucinantes dans la train à cause du manque d’oxygène.
Certains passagers ont fait des malaises et ont dû être soignés par des médecins qui se trouvaient dans le train. D’autres personnes sont devenues agressives et ont tenté de sortir du train par tous les moyens. Mais on nous a dit de ne pas utiliser les portes afin d'utiliser le moins d'électricité possible, pour que la climatisation puisse revenir." Il a fallu plusieurs heures avant que ça arrive enfin.
Vers 22h30, il a été décidé d'évacuer le train. "Après plus de quatre heures, nous avons pu sortir en empruntant une échelle au-dessus des voies", explique encore Mme Leers. "Puis un train nous a ramenés à Paris-Nord. Mais il n'y avait plus de train, alors nous avons dû passer la nuit sur place."
"Nous sommes sortis ! Nous avons même arrangé un endroit pour dormir avec des collègues du musée très sympathiques. Mais certains passagers ne savent pas où ils doivent passer la nuit. De nombreuses personnes sont ici avec des enfants. Il faut communiquer" ajoute cette autre passagère sur Twitter.
Manque de communication
Thalys a reconnu qu'il y avait eu un problème de climatisation durant une heure. La compagnie ferroviaire a également confirmé qu'une fenêtre avait été brisée, comme le montrent certaines vidéos. Le train ne pouvant pas démarrer et les hôtels affichant complet, environ 200 passagers ont dû passer la nuit dans leur wagon. Couvertures, oreillers, nourriture et boissons leur ont été fournis.
Mais de nombreux passagers ont dénoncé via les réseaux sociaux la mauvaise communication et la gestion de l’incident par Thalys.
"Nous avons toujours dû chercher des informations nous-mêmes", ajoute encore Mme Leers. Comme tous les hôtels étaient complets et que Thalys ne pouvait promettre aucune compensation, elle et son collègue ont finalement décidé de passer la nuit dans un train. "Mais nous n'avons pas beaucoup dormi."
Un certain nombre de voyageurs ont annoncé ce matin qu'ils avaient trouvé une solution pour poursuivre leur voyage. D'autres sont toujours bloqués à Paris. En effet, en raison d'une nouvelle perturbation sur le réseau ferroviaire, aucun train ne circule dans la région Hauts-de-France ce mercredi matin.
"Le personnel du Thalys nous a informés que nous pourrions monter dans un autre Thalys vers 10-12 heures, mais je me demande comment ils vont faire, car ces trains sont évidemment déjà largement réservés eux aussi", ajoute Mme Leers. "Nous avons finalement décidé de prendre un taxi pour Anvers vers 8 heures. C'est cher, mais nous voulons surtout rentrer à la maison. Et heureusement, il y a l'air conditionné."