Zwin Natuur Park

Cinq cigognes reçoivent un émetteur au Zwin : "Presque tous les oiseaux qui survivent à la migration reviennent"

La réserve naturelle du Zwin, située dans la commune côtière de Knokke-Heist (Flandre occidentale), suit depuis quelques années déjà les allées et venues des cigognes, en les équipant d’émetteurs. Les données que le Zwin a ainsi pu récolter révèlent que ces oiseaux migrateurs hibernent le plus volontiers en Espagne ou dans le nord du Maroc. Un oiseau est même allé l’an dernier jusqu’à la frontière du Mali et du Burkina Faso, en survolant le Sahara. Le Zwin constate également que la plupart des cigognes qui survivent à la migration hivernale reviennent au printemps vers la réserve naturelle de Knokke.

En 2019, le Zwin lançait avec l’Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique l’Opération cigognes. A l’époque, trois cigognes avaient été équipées d’un petit émetteur de 25 grammes maximum, posé sur leur dos (photo). En 2020 et 2021, neuf autres cigognes ont également reçu un émetteur et ce mardi cinq cigognes supplémentaires se voyaient équipées du même système, qui permettra au Zwin de tracer leur trajectoire migratoire.

Les chercheurs veulent avant tout découvrir quelles sont les routes empruntées par les cigognes pendant leur migration hivernale et où elles passent l’hiver. Des douze cigognes qui ont déjà effectué une migration, quatre sont encore en vie. "Cela peut paraître peu, mais ce n’est pas inhabituel", expliquait Ine De Wasch, directrice du Zwin, à VRT NWS. "Dans d’autres pays qui effectuent ce même type d’étude, nous voyons qu’environ un tiers des oiseaux survivent à la migration. Beaucoup de cigognes sont en effet électrocutées, manquent de nourriture ou sont épuisées".

Les résultats divulgués par le Zwin sont provisoires. L’enquête n’est pas encore en cours depuis très longtemps et il s’agit donc d’un petit échantillonnage d’oiseaux. Mais il est intéressant de suivre leur parcours.

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Décharges à ciel ouvert

"Seul un tiers des oiseaux se rendent en Afrique, les deux autres tiers hibernent dans le nord de l’Espagne ou en France. Ils y survivent sur des décharges à ciel ouvert (photo) ou dans des régions agricoles où ils peuvent rapidement trouver de la nourriture".

"L’Europe a maintenant décidé que ces décharges doivent être fermées. Notre étude doit nous permettre de constater si cette fermeture aura une influence sur le comportement migratoire des cigognes. Les oiseaux se rendront-ils alors à nouveau jusqu’en Afrique parce qu’ils y trouvent des décharges à ciel ouvert ?".

Le fait qu’une cigogne ait volé l’an dernier jusqu’à la frontière du Mali et du Burkina Faso, en passant par le désert du Sahara, donne courage aux chercheurs. "Cela représente 5.000 km à vol d’oiseau, mais grâce à l’émetteur accroché à la cigogne nous savons qu’elle a volé 8.000 km. Nous constatons donc qu’elles en sont encore capables. La cigogne en question avait quitté le Zwin en août et se trouvait en novembre déjà au Mali. Elle n’y a malheureusement pas survécu", précise Ine De Wasch.

Pratiquement tous les oiseaux qui ont survécu à la migration hivernale sont revenus au Zwin. "Il est tout de même remarquable que les jeunes cigognes, qui rentrent plus tard que leurs parents, retrouvent le chemin de notre réserve naturelle. Une cigogne a choisi un nid au Zwin pour y déposer ses œufs, mais cela n’a hélas pas réussi".

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Voulez-vous parrainer une cigogne ?

Le Zwin veut poursuivre sa recherche par le biais d’émetteurs. C’est pourquoi la réserve naturelle est à la recherche de parrains et marraines qui sont prêts à parrainer cette initiative. Un émetteur coûte 1.300 euros. Lorsqu’une cigogne meurt, le Zwin tente toujours de récupérer l’émetteur qu’elle portait.

Voici le lien pour suivre les routes empruntées par les cigognes.

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