Le secteur Horeca ne fait payer qu’une partie des coûts plus élevés à ses clients
Une enquête menée par l’organisation sectorielle Horeca Vlaanderen révèle que les cafés et restaurants ne font payer à leurs clients qu’une partie de l’augmentation des coûts qu’ils doivent assumer. Ils tentent davantage de réduire les heures de travail de leur personnel ou modifier leurs plats pour effectuer des économies.
En juin dernier, le taux d’inflation belge est monté à 9,65%. Ce qui signifie que le coût de la vie a augmenté de presque 10% en moyenne par rapport à juin 2021. En cause, avant tout, la flambée des prix de l’énergie. Mais ces derniers mois, les prix des aliments ont également grimpé. L’alimentation (y compris les boissons alcoolisées) est actuellement en moyenne 8,44% plus chère qu’il y a un an. Pour certains produits, l’inflation est même nettement supérieure : il s’agit notamment des huiles (20%), du poisson et des produits laitiers (plus de 11%).
Matthias De Caluwé, administrateur délégué de Horeca Vlaanderen, rapporte les témoignages de divers gérants. "L’un d’entre eux m’a indiqué hier que le prix de son kilo de saumon a doublé par rapport à juin 2021. Les pâtes alimentaires sont, à l’achat, trois fois plus chères qu’il y a un an. Ajouté à cela les prix de l’énergie qui flambent pour tout le monde. Et puis il y a le coût salarial qui a augmenté, ce qui engendre une situation très particulière. Traduire cela entièrement dans les prix calculés aux clients, c’est difficile, mais les entreprises doivent tout de même pouvoir survivre"'.
Horeca Vlaanderen a calculé que le consommateur dépense actuellement 5,4% de plus qu’il y a un an dans le secteur Horeca. Ce qui signifie que les cafés et restaurants ne font pas payer à leurs clients l’entièreté de leurs coûts majorés.
Ingrédients meilleur marché, portions réduites
Une enquête menée par Horeca Vlaanderen auprès des hôtels, cafés et restaurants révèle que plus de la moitié des gérants font payer à la clientèle les coûts accrus qu’ils doivent assumer. Quarante-six pourcents le font partiellement et seulement 10% intégralement.
Une autre partie des gérants (42%) indique n’avoir pas encore augmenté leurs prix mais n’exclut pas de devoir le faire à l’avenir. Pour une petite partie des gérants (2%), une augmentation des prix est exclue.
Modifier les prix sur le menu n’est qu’une façon de compenser la hausse des coûts. Quarante pourcents des cafés et restaurants ont également adapté les horaires de travail de leur personnel ou leurs heures d’ouverture. "Ils regardent quels sont les meilleurs moments pour faire travailler leur personnel, afin de rester rentables. La dernière heure d’ouverture, le soir, est-elle vraiment nécessaire, par exemple", indique Matthias De Caluwé.
Et puis un quart des établissements utilisent maintenant aussi des ingrédients meilleur marché ou proposent d’autres plats. Un cinquième des cafés et restaurants servent en outre des portions plus petites pour réduire leurs coûts.