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La crise énergétique provoque une ruée sur le bois de chauffage, en plein été

En raison de l'explosion des prix de l'énergie, de plus en plus de foyers se tournent vers le chauffage au bois, actuellement nettement moins cher. Les fabricants de poêles vendent plusieurs exemplaires par jour tandis que les fournisseurs de bois tournent à plein régime. C’est ce que révèlent des enquêtes menées par VRT NWS ou le quotidien De Tijd. Et comme dans le reste du secteur de l’énergie, la menace d'une pénurie fait grimper les prix du bois.

Alors que les prix du gaz en Europe atteignent des sommets sans précédent et que le prix du mazout reste élevé, les Belges cherchent d’autres solutions pour se chauffer. Après une hausse des ventes de poêles en début d'année, la demande de bois de chauffage suit désormais. Mais les commerçants ne peuvent pas répondre à la demande en raison d'une offre restreinte notamment par l'invasion de l'Ukraine, les coûts de transport élevés et les acheteurs chinois sur le marché européen.

Résultat : une explosion des prix. Alors qu'une palette de bois dur de deux mètres cubes coûtait environ 250 euros l'année dernière, le tarif monte à présent jusqu'à 500 euros. La ruée ne se limite pas au bois de chauffage. Fedustria, la fédération de l'industrie du textile, du bois et du meuble, observe en effet une tendance similaire sur le marché des pellets. VRT NWS a pu constater que certains fournisseurs sont obligés de dresser déjà des listes d’attente.

Deux fois plus de clients cet été

"On assiste effectivement à une ruée sur le bois de chauffage", confirmait à Radio 2 Marc Peleman, patron d’une scierie à Puurs-Sint-Amands. "Les prix de l’électricité et du gaz explosent. Les gens commencent à stocker à nouveau du bois parce que c’est comparativement bon marché. Si les prix de l’électricité et du gaz baissaient demain, la demande en bois diminuerait également".

Même son de cloche chez Mathieu Depuydt de la scierie Michiels à Deinze, en Flandre orientale. Il constate qu’il y a le double de clients par rapport à la normale. "Nous voyons que les gens font de plus en plus de réserves parce qu’elles ont peur qu’il n’y ait plus rien en stock cet hiver". Depuydt a la même crainte et ne livre donc actuellement que les clients de la région de Deinze. "Nous n’avons plus accès non plus à nos matières premières parce que l’industrie paie des prix trop élevés pour le bois".

Explosion des prix ?

D’après le quotidien économique De Tijd, il est question d’une "explosion des prix", mais la Confédération belge du bois ne veut pas le confirmer en toutes lettres. "La vente du bois dans les forêts débute dans quelques semaines. Nous ne pourrons donc donner des chiffres concrets que plus tard", indique le secrétaire général François De Meersman. "Les prix augmenteront vraisemblablement, mais je ne pense pas qu’on pourra parler d’une explosion des prix".

Les scieries Depuydt et Peleman ont en tous cas déjà augmenté leurs prix. Peleman parle d’une majoration de 20%. Depuydt explique : "Tous les prix augmentent, y compris les coûts de transport. Nous devons donc suivre le mouvement".

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