Guerre en Ukraine : nos entreprises remplacent l'huile de tournesol surtout par celle de colza
Les entreprises alimentaires qui ont été contraintes de se passer d'huile de tournesol, dont l'approvisionnement a été fortement perturbé, jusqu'à la pénurie, par la guerre en Ukraine, l'ont remplacée, dans une écrasante majorité des cas, par l'huile de colza. Une informations communiquée par le service public fédéral Économie, en marge de la Foire agricole de Libramont.
Parmi les autres substituts pour l’huile de tournesol - mais qui viennent très loin derrière l'huile de colza -, on retrouve la lécithine de colza, la lécithine de soja ou l'huile de palme. Les producteurs qui le peuvent adaptent leur étiquetage ou apposent des autocollants afin de mentionner le nouvel ingrédient. Mais de nombreuses entreprises ne sont pas toujours en mesure de modifier immédiatement l'emballage ou les étiquettes de leurs produits. Les délais auprès des fournisseurs peuvent atteindre jusqu’à six mois et des tensions existent aussi dans la filière de l'étiquetage, notamment à la suite de la crise du Covid.
Une dérogation est toutefois prévue: les entreprises peuvent continuer à commercialiser ces produits, à condition d'informer les consommateurs d'une manière alternative. Chaque entreprise qui remplace un produit à base de tournesol doit le déclarer au SPF Économie via une plateforme spécifique, accessible sur internet. La dérogation, en vigueur depuis le 3 mai, est valable pour une durée de six mois, mais il est "très probable" qu'elle soit prolongée après le 3 novembre, précise le public fédéral Economie.
Si des signaux positifs ont été récemment constatés, comme de probables bonnes récoltes de colza et de tournesol en Europe, grâce à une météo favorable pour ces céréales, le conflit en Ukraine ne semble pas près de prendre fin. Il n'est pas exclu non plus que la dérogation actuelle doive être étendue à d'autres produits que l'huile de tournesol. "On perçoit des signaux en Allemagne et aux Pays-Bas de pénuries d'amidon de maïs. On a aussi des soucis pour les fruits rouges qui pour 80% proviennent d'Ukraine", a indiqué Henk de Pauw du SPF Economie.
A la foire agricole de Libramont (photo archives), en province du Luxembourg, le ministre fédéral David Clarinval, en charge des Classes moyennes, des Indépendants, des PME et de l'Agriculture, est revenu sur les travaux de la task-force Ukraine, mise sur pied à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine fin février et associant producteurs, transformateurs et secteur de la distribution. Cette task-force a proposé une kyrielle de mesures de soutien qui se trouvent désormais sur la table du gouvernement. "Trois mesures ont déjà été prises et certaines le seront encore, je pense au niveau de l'énergie, pour permettre aux secteurs agro-alimentaires confrontés à cette crise de passer ce cap difficile", laissait entendre le ministre Clarinval.