Le généticien réputé dans la recherche sur l’ADN Jean-Jacques Cassiman est décédé
Le généticien Jean-Jacques Cassiman est décédé vendredi à l’âge de 79 ans. Il était atteint d’un cancer du poumon. Jean-Jacques Cassiman avait effectué d'importantes recherches en génétique et avait souvent donné des interviews dans les médias sur l’ADN. Il a également collaboré à de célèbres études historiques.
Jean-Jacques Cassiman est né à Bruxelles en 1943. Il a grandi dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean et a étudié la médecine à la KU Leuven. Durant ses années d’études, il a fondé avec sa sœur Emmy et son frère Guido, le Trio Cassiman, qui interprétait de la musique folk.
Après ses études de médecine, Jean-Jacques Cassiman a étudier à l'université de Stanford aux États-Unis pendant cinq ans. En 1973, il retourne en Europe. Il devient professeur au département de génétique humaine, puis chef du département du Centre de génétique humaine (CME).
Cassiman a réalisé des travaux importants dans le domaine de la génétique humaine.
Une tête momifiée et un mouchoir taché de sang
Jean-Jacques Cassiman a également participé à des recherches historiques. Il a notamment utilisé les techniques de l'ADN pour examiner une tête momifiée. Des historiens français et espagnols affirmaient qu'il s'agissait de la tête du roi français Henri IV.
Or, les recherches ADN menées par l'équipe de Jean-Jacques Cassiman ont démenti cette affirmation. L'ADN de la tête ne correspondait pas à celui de trois descendants vivants du roi de France.
Le Professeur Cassiman et son équipe ont également examiné un mouchoir taché de sang. On pensait que ce sang provenait d'un autre roi français, Louis XVI. Toutefois, cette affirmation s'est également révélée fausse.
Jean-Jacques Cassiman a ensuite examiné le cœur d'un autre roi français, Louis XVII, qui était conservé à Paris. Les historiens français lui ont demandé d'examiner également une mèche de cheveux de l'empereur français Napoléon Bonaparte. Des recherches ADN ont démontré qu'il s'agissait bien des cheveux de Napoléon.
Ses recherches sur l'ADN lui ont valu une renommée mondiale, mais il aura aussi influencé la politique de la santé en Belgique. Jusqu'à récemment, de nombreux ministres, autorités et autres chercheurs venaient lui demander conseil.
Président de Kom Op Tegen Kanker
Jean-Jacques Cassiman a été président de l’organisation flamande contre le cancer "Kom op Tegen Kanker" pendant une bonne douzaine d'années. "Grâce à lui, l'organisation a continué à se développer sur le plan financier, scientifique et du contenu pour devenir l'une des organisations à but social les plus fortes et les plus appréciées de Belgique", indique le communiqué de presse. "C'était un scientifique qui allait bien au-delà de son domaine, un atout incroyable".
Marc Michils, directeur général, ajoute : "Jean-Jacques a toujours été affable, il n'avait pas de casquette, il était très sociable et, quand il le fallait, il savait prendre des décisions. Son fin sens de l'humour le caractérisait également."
Le recteur de la KU Leuven, Luc Sels, souligne que Cassiman avait tant de choses en lui. "La chaleur et la paix que l'on trouve chez un bon ami. La passion de repousser les frontières de la recherche sur l'ADN. L'art de communiquer une science complexe d'une manière compréhensible. L'inspiration pour initier de nombreuses générations d'étudiants, et en fait nous tous, aux secrets de la génétique humaine. L'attention portée aux patients, aux collègues et aux autres êtres humains."
Jusqu'en mars 2023, Jacques De Grève reste président par intérim, poste qu'il occupe depuis plusieurs mois. Michils reprendra la présidence l'année prochaine.
