La campagne de vaccination automnale contre le Covid, avec sérums adaptés, débute ce lundi

C'est le retour de la piqûre tant en Flandre qu’en Wallonie et à Bruxelles. Cette nouvelle campagne de (re)vaccination s'adresse en priorité aux personnes plus susceptibles de développer une forme grave du Covid-19, c'est-à-dire celles qui sont immunodéprimées, âgées de 65 ans et plus, les professionnels de la santé et les personnes âgées de 50 à 64 ans. "Une attention particulière est également accordée aux femmes enceintes", précise le cabinet de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale. En Flandre, tous les citoyens recevront une invitation.

Pour cette campagne automnale, ce sont de nouveaux vaccins, adaptés au variant Omicron, qui seront injectés. Disponibles dès ce lundi dans les centres de vaccination, ils seront livrés dans le courant de la semaine aux pharmacies partenaires et disponibles pour les médecins généralistes, signale la ministre Morreale. En Wallonie, un peu plus de 111.000 rendez-vous ont été pris pour une injection, selon le cabinet de la ministre de la Santé.

Vingt-deux centres de vaccination rouvrent leurs portes dès aujourd’hui en Wallonie et environ 80 en Flandre. À Bruxelles, des équipes mobiles seront également déployées, au côté de quatre centres de vaccination installés à Forest, Molenbeek, Pacheco et Woluwé-Saint-Pierre. À partir du 19 septembre, près de 200 pharmacies participantes en Wallonie s'ajouteront à l'offre. Plus de 700.000 invitations ont été envoyées à tous les Wallons de plus de 65 ans remplissant les conditions de revaccination.

Le personnel soignant sera, lui, pris en charge par les hôpitaux, tandis que les maisons de repos, structures résidentielles de santé mentale et pour personnes en situation de handicap vaccineront directement leurs résidents. Dans un second temps, les personnes de 50 à 64 ans seront également invitées à se faire vacciner. Pour les personnes qui n'ont pas reçu d'invitation à se faire piquer, ainsi que celles qui souhaitent une nouvelle injection sans faire partie du public prioritaire - soit environ les personnes âgées de 18 à 49 ans - la possibilité est offerte en Wallonie via la plateforme Qvax. En cas de plages disponibles, les personnes inscrites pourront être appelées. Le dispositif wallon doit permettre de vacciner environ 184.000 personnes par semaine.

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Invitation pour tous en Flandre

Environ 80 centres à travers le Nord du pays pourront administrer les milliers de vaccins Pfizer et Moderna, efficaces contre le variant omicron. Ce booster automnal n'est pas obligatoire, mais fortement recommandé pour les personnes dites à risque, à savoir les personnes immunodéprimées ou leurs cohabitants, les 65 ans et plus ou encore le personnel soignant. Ces groupes prioritaires recevront une invitation pour l'administration de la nouvelle dose. Les personnes de 80 ans et plus qui ont reçu un booster supplémentaire (un 2e booster) au début de l’été se verront conseiller d’en recevoir un autre cet automne s’il y a plus de trois mois qu’ils ont été revaccinés.

Le reste de la population adulte flamande - donc pas les enfants - recevra également une invitation assez rapidement, par ordre décroissant d’âge, avec le conseil d’"envisager" une (nouvelle) vaccination. Le but étant que tous ceux qui souhaitent se faire vacciner le soient d'ici la fin du mois d'octobre.

"Le but de cette vaccination automnale est de renforcer la protection contre les conséquences graves liées au Covid-19 avant une recrudescence de l'épidémie attendue en hiver", explique l'agence flamande en charge des soins de santé (Agentschap Zorg en Gezondheid).Tout comme chez le médecin ou dans un hôpital, le port du masque est toujours obligatoire lorsque l'on se rend dans un centre de vaccination.

Martin Bertrand / Hans Lucas

Le vaccin adapté est-il meilleur que le précédent ?

Le rappel automnal sera donné avec un nouveau vaccin, adapté pour mieux combattre le variant Omicron. Il est fabriqué par deux firmes pharmaceutiques. Chez Pfizer il s’appelle "Comirnaty" et chez Moderna "Spikevax". Des noms que l’on retrouvera sur la carte de vaccination remise par le centre de vaccination ou disponible via l’application CovidSafe. Ces nouveaux vaccins sont bivalents, c’est-à-dire qu’ils protègent contre le variant du début de l’épidémie et l’Omicron. L’Agence européenne des Médicaments EMA les a approuvés au début du mois.

La Flandre en recevra 6,5 millions d’exemplaires. Ce qui suffit pour vacciner tous les adultes de la Région. Selon Gudrun Briat de la taskforce "Covid 19", il est certain que toutes les personnes qui répondent à l’invitation de se faire vacciner dès le 12 septembre recevront un nouveau vaccin bivalent.

Le nouveau vaccin a-t-il été suffisamment testé ?

Les virologues estiment que le nouveau vaccin bivalent protègera mieux que le premier vaccin simple contre les sous-variants de l’Omicron. Le vaccin adapté a été testé sur des sujets participants à l’essai. Le vaccin de Moderna a ainsi été testé sur un groupe de 800 personnes. Quant au vaccin de Pfizer, il a été testé sur un groupe de 800 et un autre groupe de 600 personnes. Dans toutes ces études, une partie des participants ont reçu le vaccin classique et une autre partie le vaccin bivalent.

Cela représente nettement moins de personnes testées que pour le vaccin d’origine contre le Covid-19. Le virologue Steven Van Gucht (photo) de l’Institut Sciensano estime que c’est logique "puisque la technologie est exactement pareille. La seule différence est la séquence génétique de la protéine de pointe. On peut le comparer avec un lecteur de CD. On y glisse simplement un autre CD mais le hardware reste le même".

A quel point Omicron est-il encore dangereux ? Moins que le variant Delta de l’an passé. Les virologues estiment qu’Omicron est environ aussi dangereux que le virus de Wuhan d’origine. Qui a causé beaucoup de problèmes en 2020. Mais on remarque moins Omicron maintenant parce qu’une immunité de groupe s’est créée. Une majorité des Flamands ont été vaccinés ou contaminés, ou les deux. Ce qui fait que beaucoup moins de gens doivent être hospitalisées et décèdent. Le virologue Steven Van Gucht estime qu’il est d’autant plus important de maintenir le taux d’immunité élevé et de l’augmenter, "certainement chez les personnes âgées et plus vulnérables".

Nicolas Maeterlinck

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