Covid-19: moins de 700 malades hospitalisés, dont 45 en soins intensifs

Le nombre de personnes porteuses du coronavirus hospitalisées en Belgique continue à baisser, avec actuellement 649 patients hospitalisés, dont 45 sont traités aux soins intensifs. C’est ce que révèlent ce vendredi les chiffres de l'Institut de santé publique Sciensano. Et puis, dans un rapport publié ce vendredi, le Centre fédéral d'expertise des soins de santé conseille des mesures telles que la mobilisation du patient, la gestion de sa douleur et l'implication des proches pour prévenir le syndrome post-soins intensifs. Syndrome qui peut aussi affecter des patients Covid ayant séjourné pendant longtemps aux soins intensifs.

Du 20 au 26 janvier, les hôpitaux du pays ont admis quotidiennement 43 malades du Covid-19, un nombre en diminution de 17% par rapport à la semaine précédente. Actuellement, 649 personnes porteuses du virus sont hospitalisées (soit une baisse de 19%). Parmi celles-ci, 45 sont soignées aux soins intensifs (-20%).

Entre le 17 et le 23 janvier, 340 contaminations ont été enregistrées en moyenne chaque jour, ce qui représente une baisse de 21% par rapport aux sept jours précédents. Durant cette période, près de 4.500 tests ont été effectués quotidiennement (-16%), dont 9,3 % se sont révélés positifs.

Chaque jour, quatre personnes en moyenne sont décédées des conséquences d'une infection par le coronavirus (ce qui représente une diminution de 48%). Depuis le début de la pandémie en Belgique, en mars 2020, plus de 33.600 décès dus au Covid-19 ont été enregistrés.

Le taux de reproduction du virus s'établit quant à lui à 0,88. Lorsqu'il est inférieur à 1, cet indicateur signifie que l'épidémie tend à ralentir. L'incidence, qui renseigne le nombre de nouveaux cas pour 100.000 habitants, atteint 46 sur 14 jours.

Prévenir le syndrome post-soins intensifs

Plusieurs mesures, telles que la mobilisation du patient, la gestion de sa douleur et l'implication des proches, peuvent avoir un impact bénéfique sur la prévention du syndrome post-soins intensifs, indique le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) dans un rapport publié ce vendredi. Un syndrome qui peut aussi affecter des patients du Covid qui ont séjourné aux soins intensifs. La mise en place généralisée de ces mesures nécessite néanmoins des ressources en personnel plus importantes.

Officiellement reconnu depuis 2012, le syndrome post-soins intensifs (PICS, Post-intensive Care Syndrome en anglais), qui touche jusqu'à 40 % des patients ayant fait un séjour prolongé en unité de soins intensifs, est l'un des revers des progrès de la médecine. En effet, l'immobilisation de longue durée, la ventilation mécanique et l'administration prolongée de sédatifs puissants peuvent entrainer une faiblesse musculaire extrême persistante, des problèmes cognitifs, comme des troubles de la mémoire et de la concentration, ou encore des séquelles psychologiques, telles que l'anxiété, la dépression ou un stress post-traumatique. Ces dernières peuvent également toucher les proches des patients.

Sur base de la littérature scientifique existante, le KCE recommande des mesures portant sur plusieurs points. Tout d'abord, la gestion de la douleur, qui est souvent présente même chez les patients inconscients et qui est un facteur de développement du stress post-traumatique. Le centre conseille également de diminuer au maximum la durée de la ventilation mécanique et d'administrer le minimum nécessaire de sédatifs et ce, en tentant régulièrement de réveiller le patient afin de favoriser la respiration spontanée.

Pour diminuer les risque de délirium, un état de confusion fréquent chez les patients en soins intensifs, le KCE suggère de maintenir le malade en contact avec la réalité, en maintenant notamment le cycle jour-nuit. Il est aussi important de mobiliser le patient dès que possible afin de "maintenir sa force musculaire et ses capacités fonctionnelles."

Enfin, le contact avec les proches joue un rôle déterminant, estime le KCE. Il recommande donc de favoriser les visites, en élargissant les heures de visites, et de maintenir avec les familles "une communication claire, ouverte et soutenante." Ces mesures sont à la fois utiles pour le patient et pour ses proches, qui risquent également de développer le syndrome, rappelle le Centre.

En conclusion, Le KCE explique que, si ces mesures sont déjà mises en œuvre par certains centres de soins intensifs en Belgique, la pratique est loin d'être généralisée. Il ajoute également que celles-ci nécessitent "des ressources importantes en personnel, en particulier un renforcement du nombre d'infirmiers et de kinésithérapeutes." "Par ailleurs, des éléments tels que la qualité du leadership, la communication et la coordination entre les soignants, et la stabilité du personnel revêtent aussi ici toute leur importance, car ce sont les clés pour créer une véritable motivation au changement dans la 'culture' et les habitudes au sein des services de soins intensifs", conclut le Centre fédéral.

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