La Belgique débloque une aide militaire de 93,8 millions d'euros pour l'Ukraine
Le gouvernement fédéral a donné ce vendredi son aval à la fourniture d'une aide militaire supplémentaire d'un montant de 93,8 millions d'euros à l'Ukraine, a annoncé le Premier ministre Alexander De Croo en conférence de presse, à l'issue du Conseil des ministres hebdomadaire à Bruxelles. D’après le Premier ministre, il s’agit de la plus grosse aide militaire accordée par la Belgique à l’Ukraine. Elle vient s’ajouter aux 146 millions d’euros qui ont déjà été alloués par notre pays à l’Ukraine depuis le début de l’invasion par la Russie, il y a onze mois. Une aide civile à hauteur de 86 millions d’euros - dont 69 millions d’aide humanitaire et 10,6 millions pour la reconstruction du pays - viendra s’y ajouter.
Cette aide "substantielle" - qui doublera celle apportée jusqu'ici par la Défense aux forces armées ukrainiennes - comprendra des missiles anti-aériens et antichars, des grenades et des munitions et à terme des véhicules blindés, mais pas de chars, a précisé la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS) lors de la conférence de presse. Cette nouvelle tranche d'aide militaire porte l'effort total de la Défense à 186 millions d'euros, ainsi que 44 millions pour du carburant, depuis le début de la guerre, en février 2022.
Le matériel militaire donné par la Belgique provient partiellement des réserves de la Défense, mais a aussi pour une part été acheté à l’industrie de l’armement belge, pour être donné à l’Ukraine. Pour des raisons de sécurité, Ludivine Dedonder (photo archives) n’a pas spécifié la quantité de matériel qui sera ainsi livrée. La ministre de la Défense a aussi indiqué que des jeeps blindées et des camions seront livrés.
"Je tiens à souligner que ces véhicules sont totalement opérationnels, ont subi ou vont subir des réparations", déclarait Dedonder. Les véhicules militaires cédés à l’Ukraine seront remplacés. Et ce n’est pas tout. "Toutes les pistes possibles sont étudiées pour d’autres livraisons à l’avenir, tant en interne qu’en collaboration avec l’industrie". La ministre n’a pas précisé s’il s’agissait de plusieurs dizaines de tanks Léopard I, qui se trouvent chez un marchant d’armes à Tournai.
Une aide humanitaire aussi
"A côté des efforts militaires, nous devons aussi répondre aux besoins humanitaires de la population ukrainienne", ajoutait la ministre de l’Aide au développement Caroline Gennez (photo archives). Un paquet d’aides de 69 millions d’euros est donc prévu, avec notamment un soutien à des initiatives de la Croix Rouge Internationale et à des organisations d’aide aux réfugiés, mais aussi des organisations qui travaillent à la reconstruction du pays.
Caroline Gennez citait trois priorités : maintenir en vie l’infrastructure d’enseignement en Ukraine, mais aussi les soins de santé de base et l’infrastructure énergétique. "Nous faisons énormément pour répondre aux principaux besoins. Ce n’est pas seulement notre devoir moral, mais aussi parce que l’Europe ne sera en sécurité que quand l’Ukraine sera en sécurité et que ses habitants pourront rentrer au pays en toute sécurité".
"Pour l’Ukraine, l’aide apportée par la Belgique n’est pas immense, comparée à celle proposée par l’Allemagne, la France ou l’Italie", analysait le journaliste Jens Franssen (VRT NWS). "La Belgique fait ce qu’elle peut". Le Premier ministre et la ministre de la Défense ont d’ailleurs souligné au micro de VRT NWS qu’il ne s’agit pas d’entrer en compétition avec d’autres pays à propos de l’aide proposée, mais plutôt d’apporter à l’Ukraine l’aide dont elle a réellement besoin sur le terrain.
Jens Franssen ajoute que la Belgique offre aussi une aide "moins sexy", comme l’accueil de blessés ukrainiens dans ses hôpitaux. "C’est important parce que cette guerre n’est pas un sprint mais un marathon".