Bart De Wever veut renforcer l'autonomie de la Flandre "de manière extralégale"

"Toutes les réformes majeures ont été introduites de manière extralégale puis légalisées", a déclaré le président de la N-VA (photo, à g.) sur le plateau de l'émission dominicale De zevende Dag de la VRT-télévision, où un débat a eu lieu avec le président de Groen, Jeremie Vaneeckhout (photo, à dr.). Ce dernier a estimé que lorsqu’elle disposait de compétences, la Flandre ne faisait pas mieux que le fédéral.

Bart De Wever l'avait déjà évoqué cette année dans une interview publiée samedi par le journal 'De Tijd', en déclarant: "Je pense depuis un certain temps que l'occasion de réformer le légalisme est passée". "Comme à divers moments de notre histoire nationale, il faudra passer à une réforme extralégale. Ce n'est pas la première fois. C'est aussi arrivé avec l'enseignement", avait-il ajouté. Le président des nationalistes flamands et bourgmestre d'Anvers a répété son message dimanche sur le plateau de la VRT.

"Dans le passé aussi, des réformes majeures ont été mises en œuvre en dehors de la loi", a-t-il indiqué. "Toutes les réformes majeures ont été introduites de manière extralégale puis légalisées, j'en ai longuement parlé par le passé avec (l'ancien Premier ministre CVP) Jean-Luc Dehaene", a ajouté Bart De Wever.

"Dans ce pays, vous pouvez avoir une certitude: une fois que vous avez (obtenu) l'autonomie en ce qui concerne la gouvernance, elle ne se reconstituera jamais, car pourquoi feriez-vous quelque chose avec une partie du pays qui pense fondamentalement différemment et vote fondamentalement différemment", a-t-il poursuivi en faisant référence à la Wallonie.

"La Flandre ne fait pas mieux"

Jeremie Vaneeckhout (Groen) s’est dit préoccupé par les projets de Bart De Wever et relève que la N-VA est engagée dans son "combat historique" depuis 15 ans. "Mais pendant ce temps, le gouvernement flamand détruit chaque jour le soutien au confédéralisme en n'abordant pas correctement les soins aux personnes âgées, les soins aux enfants, la politique environnementale, la politique climatique ou les transports public. «"La Flandre ne fait pas mieux", ajoute le président de Groen. De cette manière, la N-VA risque de devenir la promesse éternelle.

De Wever : "Je ne participerai pas au statu quo"

Bart De Wever a encore déclaré qu'il ne voudrait participer à un gouvernement fédéral - après les élections générales de 2024 - que s'il avait la garantie d'une réforme aussi fondamentale du pays. "Je ne participerai pas au statu quo. Parce qu'alors l'argent flamand sera perdu", a-t-il lancé.

"Je ne pense pas que quoi que ce soit puisse jamais fonctionner dans un contexte belge. Pas avec le PS. Mais pas non plus dans une réédition de la suédoise" - la coalition gouvernementale inédite qui a rassemblé d'octobre 2014 à décembre 2018 la N-VA, le MR, le CD&V et l'Open VLD, ndlr. "Cela n'a plus de sens", avait affirmé le président des nationalistes au 'Tijd'. "Tant qu'on est attaché à la Wallonie, la réforme de l'État belge ne marchera pas".

Samedi déjà, Bart De Wever avait mis l'accent sur la souveraineté populaire, lors d'une journée thématique de son parti à Anvers. "Je prône une restauration de notre souveraineté populaire. Et donc, que le peuple flamand souverain ne puisse transférer sa souveraineté que par le biais d'un traité ratifié par le Parlement flamand. C'est l'esprit du confédéralisme", avait déclaré De Wever.

Le parti a lancé à cette occasion un site internet consacré au confédéralisme, dont l'adresse est: www.confederalisme.vlaanderen.

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