De plus en plus de très jeunes enfants bénéficient d’une aide à la jeunesse
Le nombre de bébés et d’enfants d’âge préscolaire qui sont pris en charge par les services de l’enfance a augmenté entre 2020 et 2021. C’est ce qui ressort des chiffres obtenus par le président des écologistes flamands Jeremie Vaneeckhout auprès de la ministre régionale à la Santé et au Bien-être, Hilde Crevits (CD&V). Il s’agit aussi bien d’enfants qui sont accueillis dans une structure que d’enfants qui sont encadrés au sein de leur famille ou placés en foyer d’accueil.
De plus en plus d’enfants âgés de moins de cinq ans sont pris en charge par l’aide à la jeunesse. En 2021, on a constaté une augmentation du nombre de bébés (0 à 2 ans) qui ont bénéficié de cette aide sociale. A l’époque, il y avait environ 1.879 bébés ainsi pris en charge, soit 18 de plus que l’année précédente.
Dans la tranche d’âge de 3 à 5 ans, l’augmentation est encore plus prononcée. Le nombre d’enfants concernés est passé de 3.100 à 3.377, ce qui représente une augmentation de presque 9% par rapport à 2021.
"Le fait qu’un nombre croissant de familles doivent faire appel à cette assistance exceptionnelle est vraiment inquiétant", estime Jeremie Vaneeckhout (photo). "Une famille n’a pas besoin d’un jour à l’autre d’une assistance exceptionnelle. Ces chiffres à la hausse prouvent que les signaux d’alerte ne sont pas entendus suffisamment rapidement".
Les familles fragilisées plus touchées
“Les enfants qui ont besoin d’une aide à la jeunesse proviennent le plus souvent de familles fragilisées", indique Niels Heselmans de l’Agence Opgroeien, coupole flamande regroupant divers départements en matière d’aide à la jeunesse. "Si l’on regarde de plus près, on constate que ce sont avant tout des familles qui ne reçoivent pas d’aide des grands-parents ou d’autres proches. Ce sont aussi souvent des familles qui ont d’autres problèmes, qu’ils soient financiers, relationnels ou psychiques. Dans pareille situation, il est difficile de s’occuper seul d’un enfant, et l’aide provenant par exemple d’une famille d’accueil peut être réellement salutaire", indique Niels Heselmans.
Ce n’est que dans les cas de difficultés extrêmes qu’un enfant sera enlevé à ses parents, et placé en famille d’accueil ou dans une institution. Dans de nombreux cas, une aide professionnelle adéquate permet à l’enfant de retourner rapidement dans sa famille. "Mais pour que ce soit possible, il faut absolument que dans des cas d’urgence une aide soit accordée rapidement. Or ce n’est pas le cas actuellement", indique Vaneeckhout.
"Nous avons investi dans du personnel et des moyens supplémentaires", réagissait la ministre flamande du Bien-être Hilde Crevits. "Mais l’aide à la jeunesse doit devenir plus accessible, plus adéquate et plus rapide".
Davantage de situations qui s’aggravent
"L’épidémie de coronavirus a eu une influence importante sur le nombre d’enfants qui ont besoin d’une aide à la jeunesse", souligne la ministre Crevits. "Les gens étaient davantage à la maison et cela a entrainé plus d’aggravations de situations problématiques. D’autre part, l’augmentation démontre aussi que les familles demandent plus facilement une aide à la jeunesse. Nous voulons stimuler cela à l’avenir".
En janvier, la ministre Hilde Crevits créait un groupe de pilotage sur l’aide à la jeunesse. Il est composé, notamment, de magistrats, de juges de la jeunesse, de psychiatres, de membres de services publics fédéraux, de centres d’encadrement des élèves, et du commissaire aux droits de la jeunesse. Ce groupe est en train d’élaborer un plan pour détecter plus rapidement les besoins des jeunes enfants et pouvoir leur donner l’aide adéquate dont il ont besoin.