©Jonathan Chapman

Le taux de survie après un cancer a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières décennies

De plus en plus de personnes survivent, en Belgique, après le diagnostic d’un cancer. On estime que 185.000 personnes supplémentaires ont survécu au cancer dans notre pays au cours des 30 dernières années. Selon la Fondation contre le cancer, cela représente une vie sauvée toutes les 90 minutes. Ces résultats sont le fruit de progrès en matière de recherche scientifique, de traitements plus performants mais aussi d'une meilleure prévention et d'un dépistage précoce. Dans les hôpitaux d'Anvers, on utilise à présent l'intelligence artificielle pour la détection de tumeurs de manière plus précise et surtout plus rapide.

A l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer ce 4 février, la Fondation contre le cancer a présenté des chiffres encourageants sur le taux de survie des patients au cours des cinq années suivant le diagnostic. En Belgique, 185.000 personnes supplémentaires ont survécu au cancer au cours des 30 dernières années.

Sur les 185.000 personnes, on dénombre, à titre d'exemple du côté des hommes, 20.000 vies supplémentaires sauvées chez les patients atteints de cancer de la prostate et 14.000 chez ceux atteints de cancer du côlon. Tandis que pour les femmes on relève 15.000 vies supplémentaires épargnées dans les cas de cancer du sein et cancer du côlon.

Deux grandes avancées récentes en matière de recherche scientifique ont permis, notamment, d'allonger l'espérance de vie des malades: l'oncologie de précision et l'immunothérapie.

Pour un dépistage du cancer du poumon

Des vies sont donc sauvées, en particulier dans les cancers pour lesquels des dépistages sont effectués, comme le cancer du col de l'utérus, du sein et du côlon. Selon la Fondation contre le cancer, des progrès encore plus importants seraient possibles si davantage de personnes participaient aux dépistages existants et si davantage de dépistages étaient effectués pour d'autres cancers, comme le cancer du poumon.

Dans l'Union européenne, on peut dire qu'environ 40 % de tous les cancers sont évitables. Il est donc important de s'engager en faveur de campagnes de prévention et de dépistages plus nombreux et plus efficaces. En outre, la prévention est également une stratégie rentable pour la lutte à long terme contre le cancer.

"Grâce au dépistage précoce du cancer du col de l'utérus, du sein et du cancer colorectal, de nombreuses vies sont déjà sauvées aujourd'hui et beaucoup de participants ont encore une bonne qualité de vie. La participation à ces programmes de dépistage devrait augmenter à l'avenir et aucun sous-groupe ne devrait être laissé de côté. Il y a certainement des progrès à faire", explique le professeur Guido Van Hal de l'université d'Anvers.

La participation aux dépistages dans notre pays est décevante si on la compare à celle aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, près de 80 % des personnes interrogées participent au dépistage du cancer du sein, alors que dans notre pays la moitié seulement le fait. De même, pour le cancer colorectal, seule la moitié du groupe cible participe. Le professeur Guido Van Hal collabore à un nouveau projet de la Fondation contre le cancer qui vise à déterminer comment le dépistage du cancer du poumon pourrait être abordé.

"Le cancer du poumon ne fait pas encore l'objet d'un dépistage. Le cancer du poumon est très fréquent et c'est une maladie qui est aujourd'hui très souvent détectée à un stade tardif. Par conséquent, le traitement est très difficile et les taux de survie sont plus faibles. Des études récentes montrent que si nous procédions à un dépistage du cancer du poumon, le taux de mortalité dû à cette maladie pourrait diminuer de manière significative, tant chez les hommes que chez les femmes."

Dans le cadre du dépistage du cancer du sein ou du cancer colorectal, le groupe cible est assez facile à délimiter. "Pour le cancer du sein, ce sont les femmes de 50 à 69 ans qui sont concernées. Nous avons des listes de celles-ci. Pour le cancer colorectal, il s'agit d'hommes et de femmes âgés de 50 à 74 ans", précise Guido Van Hal.

"Pour le cancer du poumon, il est plus difficile de connaître le groupe cible du dépistage. Nous recherchons des fumeurs et des ex-fumeurs. Bien sûr, il n'existe pas de liste de ces derniers. Nous allons explorer les canaux par lesquels nous pouvons atteindre ces groupes et également les recruter pour le dépistage."

Les hôpitaux d’Anvers utilisent l’intelligence artificielle pour détecter les tumeurs cancéreuses

Les hôpitaux d'Anvers intensifient la lutte contre le cancer en utilisant l'intelligence artificielle. Cela permet d'analyser les tumeurs avec plus de précision et surtout plus rapidement. Par conséquent, le traitement peut même commencer une semaine plus tôt que d'habitude. Actuellement, la technique ne fonctionne que pour la détection des cancers du sein, du poumon, de l'estomac et de la prostate.

Lire la suite de l'article en-dessous de la photo.
 

Foto: ZNA/Lensmens

Dans les hôpitaux anversois de GZA (Gasthuiszusters Antwerpen) et ZNA (Ziekenhuis Netwerk Antwerpen), le laboratoire de pathologie d'anatome va utiliser des logiciels intelligents dans la lutte contre le cancer. "De cette façon, nous espérons pouvoir établir un diagnostic beaucoup plus rapide et plus précis", explique le pathologiste Frederik Deman.

"Auparavant, nous devions étudier et évaluer une tumeur au microscope", explique Frederik Deman. Désormais, des logiciels intelligents vont nous venir en aide : un ordinateur scanne un morceau de la tumeur et l'intelligence artificielle calcule ensuite combien de cellules sont touchées ou nécessitent des examens complémentaires. "En tant que pathologistes, nous restons nous-mêmes responsables du diagnostic, mais l'ordinateur veillera à ce que nous ne négligions absolument rien", explique-t-il. Le traitement serait mieux adapté aux patients grâce à la nouvelle technologie et pourrait commencer jusqu'à une semaine plus tôt.

Pour l'instant, cette technique qui provient d'Israël ne sera utilisée que pour détecter les tumeurs du sein, de la prostate, de l'estomac et des poumons. Ce sont les cancers les plus fréquents dans notre pays, selon les hôpitaux. "Il s'agit d'un projet de deux ans dans lequel nous essayons de montrer que l'utilisation de cette technique apporte réellement une valeur ajoutée aux patients", explique la pathologiste Sabine Declercq.

Plus de mille échantillons analysés par an

Actuellement, les hôpitaux financent eux-mêmes cette nouvelle technique. "Mais nous espérons que le gouvernement verra également comment les logiciels intelligents peuvent nous aider et qu'il commencera à nous soutenir dans ce domaine", ajoute Sabine Declercq. 

Les hôpitaux espèrent que quelque 1.150 échantillons seront analysés d'ici la fin de l'année, pour passer à 15.000 échantillons d'ici 2024. C'est à ce moment-là que les deux groupes hospitaliers fusionneront pour former Ziekenhuis aan de Stroom (Hôpital sur le cours d'eau).

Les plus consultés