"L'équipe médicale d’urgence belge pourra décoller dès que la Turquie le demande "

Pour l'instant, la Turquie a surtout besoin d'équipes de recherche et de sauvetage. Les 72 premières heures après les séismes sont en effet cruciales pour tenter de retrouver encore sous les décombres des citoyens vivants. La Belgique, elle, compte par contre envoyer une équipe médicale B-FAST dès que possible.

Cette dernière est en train d'être mise sur pied. Elle sera composée d'environ 80 personnes. L’équipe pourrait être accompagnée d’un avion de transport militaire, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder indiquant lundi soir via Twitter que le pays "met à disposition un A400M (photo) pour subvenir en soutien logistique sur place".

Quand une catastrophe de cette ampleur se produit, l'aide d'urgence doit être coordonnée afin d'être la plus efficace possible, précisait encore la ministre Verlinden au micro de VRT NWS. "Cela se fait toujours à la demande du pays. La Turquie a actuellement demandé que des équipes de recherche et de sauvetage soient envoyées en premier. Or, en Belgique, il a été décidé de donner la priorité aux équipes médicales".

Ces équipes médicales pourraient être déployées immédiatement, "mais nous attendons les instructions de la Turquie", a encore indiqué Annelies Verlinden. Selon la ministre, la Belgique n'hésitera pas non plus à aider la Syrie. "En ce qui me concerne, les discussions politiques ne doivent pas interférer et nous devons aider autant de personnes que possible. La Syrie n'a encore rien demandé mais nous n'hésiterons pas à les aider".

Via le mécanisme de protection civile de l'Union européenne, plus d'une dizaine de pays européens ont déjà indiqué envoyer ou souhaiter envoyer des équipes, principalement de "search and rescue". L'aide belge n'entrerait pas dans ce cadre.

Le service public fédéral Affaires étrangères indiquait ce mardi ne pas encore disposer d'informations sur la présence de ressortissants belges parmi les morts et les blessés en Turquie et en Syrie. Environ 200 Belges sont enregistrés auprès du SPF Affaires étrangères dans cette région. Le contact a pu être établi avec la plupart d'entre eux et ceux-ci ont fait savoir qu'ils étaient sains et saufs.

Le Centre de crise des Affaires étrangères devait se réunir ce mardi pour une nouvelle mise à jour de la situation. Les ressortissants belges se trouvant en Turquie peuvent s'enregistrer à Ankara ou à Istanbul. Pour ceux se trouvant sur le territoire syrien, cela se passe à Beyrouth, la capitale libanaise. Les deux séismes de magnitudes de 7,7 et de 7,5 sur l'échelle de Richter et plusieurs répliques qui ont frappé lundi le sud de la Turquie et le nord de la Syrie auraient déjà fait 5.000 morts (dont 1.600 en Syrie et 3.400 en Turquie) et des milliers de blessés.

La Ville de Bruxelles se montre solidaire avec la Turquie et organise une collecte de biens de première nécessité devant le Palais 11 sur le plateau du Heysel, dès ce mardi et jusqu'au 19 février. La date sera prolongée si la demande est toujours aussi importante, indique le cabinet du bourgmestre Philippe Close.

Les Bruxellois peuvent venir déposer des biens de première nécessité (couvertures, langes, produits hygiéniques, tentes), entre 10h et 18h, devant le Palais 11, situé avenue de l'Esplanade. Les biens collectés seront directement acheminés vers la Turquie, dans les provinces et les zones les plus touchées, via l'ambassade turque de Belgique et diverses associations turco-belges bruxelloises. Les biens collectés seront amenés en Turquie par voie routière.

"Plusieurs camions ont déjà été chargés lundi", expliquait Sevket Temiz, député bruxellois et coordinateur de la collecte de biens. "La situation est catastrophique et les conditions météo glaciales. Des chutes de neige ont été observées à proximité des lieux touchés", poursuivait le député. Les associations appellent donc à donner en priorité des biens qui peuvent permettre aux personnes sur place de se réchauffer (sacs de couchage, couvertures).

L’association gantoise Helping Hands a immédiatement lancé lundi une récolte de fonds à l’attention des victimes des tremblements de terre. En moins d’une journée, elle a ainsi pu récolter 55.000 euros. Elle rassemble également des couvertures et des tentes, "parce qu’il gèle pour le moment en Turquie", précisait Kadir Bicici, l’un des bénévoles de l’association.

Cette dernière a été créée il y a dix ans par six bénévoles aux origines turques. "Les images qui nous parviennent sont terribles. Nous tentons de rester en contact avec les gens dans les régions touchées, mais ce n’est pas facile. C’est le chaos là-bas", précisait Bicici.

Une autre action de solidarité en Flandre émane de la mosquée Selimiye à Berchem (vidéo), en région anversoise. Les bénévoles y récoltent avant tout des vêtements chauds. Quinze camions remplis sont déjà partis vers la Turquie.

Unicef Belgique lance pour sa part un appel pour venir en aide aux enfants syriens et turcs vivant dans les régions frappés par les séismes. Les équipes du fonds des Nations unies pour l'enfance travaillent 24 heures sur 24 afin de fournir une aide humanitaire aux enfants et à leurs familles touchés par la catastrophe. Ces séismes "surviennent dans un contexte déjà très difficile où des milliers d'enfants et leurs familles sont très vulnérables en raison d'un l'hiver rigoureux, d'une grande précarité économique et de nombreux malheurs vécus depuis 12 années de guerre", a déclaré le porte-parole d'Unicef Belgique, Philippe Heron.

L'Unicef se concentre notamment sur la distribution d'une aide alimentaire d'urgence et l'approvisionnement en eau potable. L'organisation évalue également l'ampleur des dégâts subis par les établissements scolaires afin de permettre aux élèves de retrouver le plus rapidement possible les bancs de l'école. Enfin, l'Unicef protège les enfants qui se retrouvent séparés de leur famille ou non accompagnés. Les dons peuvent être effectués via le site d'Unicef.