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Le président ukrainien Zelensky longuement ovationné dans l'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé ce jeudi à 11h sous des applaudissements nourris dans l'hémicycle bruxellois du Parlement européen, après avoir été accueilli à l'aéroport militaire de Melsbroek par le Premier ministre Alexander De Croo et les présidents de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Conseil européen Charles Michel. La plénière avec allocution de Zelensky était initialement prévue à 10h mais a débuté avec une bonne heure de retard.

Il s'agit d'un "jour historique pour l'Europe", a commenté sur Twitter la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, se disant "fière" de cette venue du président dans la "Maison de la démocratie européenne".

Il avait atterri peu avant 10h, en provenance de Paris où il avait rencontré mercredi soir le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, dans la foulée d'une visite à Londres. Sa venue à Bruxelles, à l'occasion d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des 27, était un secret de polichinelle depuis plusieurs jours.

"Nous voulons défendre l'Europe face aux forces les plus anti-européennes du monde"

Dans l'hémicycle bruxellois du Parlement européen, le président ukrainien a pris la parole vers 11h05 et pour une quinzaine de minutes, remerciant d'abord l'assemblée, sa présidence et l'UE dans son ensemble pour son "attention" et ses "efforts" pour Kiev. A plusieurs reprises, aussi bien en début qu'en fin d'allocution, il s'est interrompu pour lui-même applaudir les personnes dans la salle, ces personnes qui sont "à la fois des représentants et dirigeants de l'Europe".

"Nous voulons défendre l'Europe face aux forces les plus anti-européennes du monde, avec vous, sur le champ de bataille", a lancé le président ukrainien. Soulignant la "chance" de l'Europe d'avoir une démocratie solide "qui soutienne les principes que nous défendons", il a assuré que cette démocratie européenne "est, pour nous en Ukraine, notre maison, et le chemin que nous défendons". "Tous les Ukrainiens, peu importe leur âge, leur parcours, partagent cette volonté. (...) Nous avons une histoire commune, c'est celle de l'Europe. Nous sommes Européens", a-t-il ajouté. "Je me présente devant vous aujourd'hui pour défendre cet accès à cette maison, cette porte d'entrée".

Zelensky, très reconnaissant du soutien européen

La venue de l'ancien acteur a fait sensation jeudi matin au Parlement européen. Il était attendu jeudi à Bruxelles à l'occasion d'un sommet des dirigeants des 27. C'était devenu un secret de polichinelle, même si les institutions évitaient la confirmation officielle pour des raisons de sécurité. Volodymyr Zelensky avait réservé à Washington son premier déplacement à l'étranger depuis l'éclatement de la guerre. C'était en décembre dernier. Sa venue à Bruxelles jeudi s'est quant à elle transformée en "tournée" européenne, avec d'abord un passage à Londres puis à Paris mercredi.

Le Parlement européen avait ajouté à son programme une plénière extraordinaire à 10h00, pour permettre à Zelensky de s'adresser en personne aux eurodéputés avant de rejoindre les chefs d'Etat et de gouvernement. Son avion ayant pris du retard, ce n'est finalement que vers 11h00 qu'il est entré dans l'hémicycle, après un accueil dans le bâtiment digne d'une star mondiale, entouré de caméras, photographes et officiels désireux d'en voler une image.

Son discours au Parlement n'a pas pris le ton revendicateur que certains attendaient peut-être, le président n'évoquant d'ailleurs pas les fournitures d'armes et de matériel militaire supplémentaire ardemment désirées à Kiev. Jouant davantage sur les sentiments, il a dépeint un Kremlin pour lequel "la vie humaine ne compte pas", considérant ses citoyens comme "de la chair à canon", face à une Europe qui a à offrir "un mode de vie où l'individu et le droit prévalent, où les États essaient de s'entraider et comprennent leur diversité (...), où les frontières ne sont pas violées". Dans cette bataille, UE et Ukraine sont unies, a-t-il bien fait comprendre.

Paix, sécurité et maintien des acquis européens

"Une fois que l'Ukraine tombera, c'est votre mode de vie qui tombera. Nous ne devons pas le permettre". Paix, sécurité et maintien des acquis européens ne seront possibles "que si nous battons les forces anti-européennes qui essaient de vous dérober cette Europe que vous avez créée", ajoute Volodymyr Zelensky, qui a conclu son discours sur une invitation à tous à se rendre en Ukraine.

Le président est reparti avec un drapeau de l'Union européenne, qui lui a été remis par Roberta Metsola.

Peu avant 12h30, le président ukrainien est ensuite arrivé au Conseil européen, pour d'abord se prêter à l'exercice d'une photo de groupe avec les chefs d'État et de gouvernement des 27.

Zelensky entame des réunions pour ne pas rentrer chez lui "sans résultats"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky entamait jeudi après-midi des réunions bilatérales avec des chefs d'États et de gouvernement de l'UE au sommet de Bruxelles, afin de tenter d'obtenir des engagements militaires supplémentaires.

"Je n'ai tout simplement pas le droit de rentrer à la maison sans résultats. Il est très important que les échanges que nous allons avoir portent leurs fruits", a déclaré M. Zelensky devant la presse, après s'être entretenu avec les Vingt-sept réunis en Conseil extraordinaire. 

Pour le président du Conseil Charles Michel, le sommet ne peut en effet constituer seulement "une tribune médiatique supplémentaire". "Nous mesurons bien que ce qui fait la différence, ce ne sont pas tant les mots que les capacités militaires pour repousser l'agression" russe. 

Les bilatérales avec M. Zelensky se dérouleront en réalité par petits groupes, la Belgique étant versée avec le Luxembourg et le Portugal, a-t-on appris à bonne source. Interrogé à son arrivée au sommet, le Premier ministre belge Alexander De Croo avait rappelé que la Belgique avait déjà décidé il y a deux semaines d'un important paquet d'aide militaire à l'Ukraine. Quant à fournir des avions de chasse, ce ne sera pas possible pour elle. 

"Notre pays a vraiment besoin de ses avions de chasse, nous ne pouvons pas nous en passer. Ils sont utilisés pour défendre l'OTAN, on le fait depuis des années dans les États baltes et ils sont appréciés pour cela", avait déclaré Alexander De Croo, ajoutant que ces avions défendaient aussi les espaces aériens de la Belgique et des Pays-Bas.

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