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La Flandre suspend sa collaboration avec le Vietnam pour les adoptions

La ministre régionale du Bien-être Hilde Crevits annonce que la Flandre met pour l’instant un terme à sa collaboration avec le Vietnam (photo) en matière d’adoption d’enfants. Un contrôle dans cinq des vingt pays avec lesquels la Flandre collabore pour les adoptions aurait en effet révélé qu’il n’y a pas suffisamment de garanties qu’aucun abus ne soit commis au Vietnam dans le cadre d’adoptions. Les contrôles ont par ailleurs permis de donner le feu vert aux adoptions d’enfants venant du Portugal, de la Colombie et de l’Afrique du sud. Pour le Kazakhstan, une visite sur place s’impose encore pour vérifications. Pour les 15 autres pays avec lesquels la Flandre travaille, l’enquête est toujours en cours.

C’est à la suite d’informations faisant état, en 2019, de pratiques abusives pour des adoptions internationales en Ethiopie que le gouvernement flamand décidait de créer un groupe d’experts qui a analysé les adoptions internationales pratiquées en Flandre. Après avoir reçu le rapport des experts, le ministre flamand du Bien-être de l’époque, Wouter Beke, décidait de faire analyser toutes les collaborations flamandes à l’adoption. Cette analyse - qui comprenait des entretiens avec les services responsables de l’adoption internationale et avec des enfants adoptés - devait permettre de contrecarrer des situations d’abus.

Cinq pays ont ainsi déjà été analysés. Pour le Portugal, la Colombie et l’Afrique du sud il ne semble pas y avoir de problèmes. Pour le Kazakhstan, une visite sur place aura lieu, dans l’espoir de lever tous les doutes. Pour le Vietnam, il n’est cependant pas clair si d’éventuels abus peuvent être exclus. La Flandre préfère donc mettre un terme à sa collaboration avec les services d’adoption vietnamiens.

"C’est une mesure de prudence parce que nous voulons que les règles soient vraiment respectées, afin qu’il n’y ait aucun risque d’abus", expliquait ce mardi la ministre Hilde Crevits (photo). "Cela ne veut rien dire sur les adoptions d’enfants vietnamiens qui ont eu lieu par le passé. La prudence concerne la situation actuelle".

Bruno Vanobbergen, administrateur-général de l’agence Opgroeien (autrefois Kind en Gezin), indique pour sa part qu’il y a eu divers problèmes dans la collaboration avec le Vietnam. "Des problèmes de respect de la Convention de La Haye" (le traité de référence pour les adoptions entre pays), "mais aussi le fait qu’il n’y ait pas de banque de données centrale et d’enregistrement, peu de transparence au sujet des transactions financières, notamment".

Les parents candidats à l’adoption d’un enfant vietnamien seront accompagnés pour réorienter leur recherche vers un enfant provenant d’un autre pays. Les adoptions du Vietnam étaient de toute façon très limitées ces dernières années en Flandre. Depuis 2018, il ne s’agissait que de cinq adoptions.

Le nombre d’adoptions en Flandre d’enfants venant d’un pays étranger est d’ailleurs peu élevé depuis des années. Alors qu’en 2016 et 2017, il y avait encore autour de 60 adoptions, en 2021 et 2022 il n’y en a plus eu que 28. Le contrôle des 15 autres pays avec lesquels la Flandre collabore pour des adoptions est toujours en cours. Les résultats devraient être disponibles avant l’été.

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