L'hôpital de campagne de l'équipe B-FAST en Turquie prêt à soigner des victimes du séisme
A Kirikhan, au sud de la Turquie, l’hôpital de campagne monté par l’équipe logistique de B-FAST ouvrait ses portes ce jeudi après-midi. L’équipe médicale constituée d’une douzaine de médecins et une quarantaine de bénévoles est arrivée sur place. L’hôpital pourra accueillir une vingtaine de patients à long terme, tout en faisant aussi office d’hôpital du jour pour soigner des blessés légers du double tremblement de terre de lundi 6 février. L’équipe belge pourra assurer jusqu’à 100 consultations par jour. En commission des Relations extérieures de la Chambre, la ministre des Affaires Etrangères Hadja Lahbib a tenu à souligner que B-Fast était la première équipe sur place, en Turquie, pour déployer un hôpital de campagne après le séisme.
La cheffe de la diplomatie belge a contesté les critiques entendues ces derniers jours à propos d'une lenteur de l'aide d'urgence belge. "Je ne peux pas accepter que l'on parle de réaction tardive. Nous avons réagi rapidement à la demande de la Turquie". Au sein de l'Union européenne, la Belgique dispose de la capacité de déployer un hôpital de campagne aux côtés de la France, l'Espagne et l'Italie. Le jour même où la Turquie a répondu positivement à l'offre belge de cet hôpital, une équipe s'envolait vers la région sinistrée pour faire les repérages. Elle a été suivie d'autres équipes et, dès ce jeudi, cette structure pourra accueillir 100 personnes par jour, de manière à soulager les hôpitaux locaux.
"Pour une fois, nous devrions être fiers", a ajouté Hadja Lahbib (photo, à g.). "Nous sommes les premiers sur place à être opérationnels dès demain". Jusqu'en 2019, B-Fast disposait d'un module "USAR" de recherche sous les décombres qui fut déployé sur le terrain de plusieurs catastrophes. Mais la Protection civile a réorienté son action dans ce domaine, dans un souci de complémentarité avec les autres pays européens, et ce module n'est plus déployable à l'étranger.
Quelque 200 Belges étaient recensés en Turquie au moment du séisme et 50 en Syrie. Actuellement, les Affaires étrangères tentaient encore d'entrer en contact avec quatre personnes. Il est probable qu'au moins un Belge ait péri, précisait la ministre ce jeudi.
Un mois sur le terrain
Actuellement, il est prévu que l’équipe médicale de B-FAST reste un mois à Kirikhan. "Nous allons travailler par équipes et dans deux semaines il y aura une relève. Progressivement, une collaboration sera établie avec les sauveteurs locaux", indiquait ce jeudi dans l’émission "De ochtend" de Radio 1 (VRT) Bastiaan Ruys, capitaine à la Protection civile et responsable de l’équipe logistique.
Les tentes ont été installées dans un grand champ, il y a de l’eau purifiée, des générateurs et un réseau électrique, une cuisine, des douches et des sanitaires, précisait Bastiaan Ruys. L’hôpital propose un quartier opératoire, un service d’urgence, un service de gynécologie. L’eau qui sera amenée par camions pourra être purifiée par l’hôpital de campagne. Il est essentiel d’avoir de l’eau purifiée pour éviter des épidémies.

Cent tonnes de matériel via l’aéroport d’Ostende
Plus de cent tonnes de matériel de secours ont quitté l'aéroport d'Ostende mardi et mercredi à destination d'Istanbul, en Turquie. De là, les marchandises seront distribuées dans les régions touchées par les tremblements de terre, indiquait l'aéroport régional ce jeudi.
À bord de deux avions cargo A330 se trouvaient des couvertures, des vêtements, des tentes, des générateurs d'urgence et du matériel médical. Les partenaires Skyline Air Services et Egyptair Cargo ont collaboré pour les vols humanitaires. L'aéroport d'Ostende et le manutentionnaire Aviapartner ont également apporté leur soutien et leur coopération pour la gestion des vols.
Bpost collecte des biens de première nécessité pour la Turquie
Et puis Bpost annonçait ce jeudi qu’elle collectera, du 21 février au vendredi 31 mars, des biens de première nécessité à destination de la Turquie. L'opération de bpost est lancée en concertation avec Ptt, l'opérateur postal turc, mais ne peut par contre pas être étendue à la Syrie car l'aide logistique y est rendue impossible en raisons de problèmes de sécurité.
Concrètement, les citoyens pourront déposer à partir du 21 février des produits de première nécessité dans les 657 bureaux de poste du pays. Une liste de marchandises a été préétablie et seules celles-là seront acceptées. Au niveau alimentaire, les boîtes de conserves contenant du poisson, de la viande, des légumes, des fruits ou de la soupe, le lait en poudre pour bébé, les céréales, les fruits secs et les biscuits emballés sont collectés.
Pour les soins du corps, les savons, gels douche, shampoings, brosses à dents, dentifrices, protège-slips, serviettes hygiéniques, tampons, langes pour bébé et lingettes humides sont acceptés. Couvertures, sacs de couchage et batteries externes peuvent également faire l'objet de dons. Une fois les biens collectés par le réseau bpost, ils seront centralisés, triés et conditionnés dans un centre de l'entreprise. Ils seront ensuite transportés jusqu'à Istanbul, où la poste turque prendra le relais.
Bpost demande aux citoyens de ne pas recourir aux emballages en verre et de plutôt opter pour une boîte de maximum 10 kilos. "Chaque jour, on peut voir des images de personnes s'efforçant de survivre au milieu de bâtiments effondrés. Leur quotidien a été enseveli sous les décombres. En envoyant par l'intermédiaire de bpost des sacs de couchage, du lait en poudre pour bébés ou des aliments en conserves vers les régions touchées par la catastrophe, vous contribuez à sauver des vies", déclare la ministre de tutelle pour bpost, Petra De Sutter (photo archives).