A Train World, l’exposition "Animalia" évoque le rôle du chemin de fer dans la préservation de la biodiversité
Au musée de la SNCB installé dans la gare de Schaerbeek à Bruxelles, les locomotives historiques côtoient depuis une dizaine de jours des éléphants, une girafe, un gorille, une tortue géante, un crocodile et une nuée d’oiseaux. Des sculptures grandeur nature sorties tout droit de l’atelier enchanteur du Belge Pierre-Yves Renkin. "Animalia", la nouvelle exposition temporaire de Train World, entraine le visiteur dans un voyage poétique et scientifique dédié à la préservation de notre environnement et sa biodiversité. Elle souligne aussi que le train est aujourd’hui un mode de transport durable, et met en lumière les efforts entrepris par les chemins de fer belges pour réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement et le climat. A découvrir jusqu’au 5 novembre.
L’exposition à Train World se veut une contribution didactique et une invitation à agir face à la prise de conscience généralisée de l’urgence climatique et de la menace qui pèse sur la biodiversité animale et végétale. Le musée a fait appel à l’Université Catholique de Louvain et plusieurs de ses spécialistes dans les domaines de l’environnement et du climat - comme Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du climat (GIEC) - pour élaborer le volet scientifique de l’exposition.
Des thèmes tels que la biodiversité et les extinctions de masse d’espèces animales, le dérèglement climatique, la réduction de notre empreinte carbone et les atouts du train comme moyen de transport durable sont développés dans divers espaces du musée, entre les locomotives et wagons historiques et les trésors ferroviaires qui rendent Train World tellement unique.

Son directeur Pieter Jonckers rappelait d’ailleurs, dans une interview accordée à VRT NWS, que les toutes premières locomotives à vapeur en Belgique portaient des surnoms d’animaux : L’éléphant (1835), La Girafe et L’Aigle. "C’est ce qui nous a incité à travailler sur de nouveaux thèmes, tels que la biodiversité et les espèces animales menacées d’extinction, comme la girafe".
Cabinet de curiosités
Une vingtaine d’animaux grandeur nature ont fait leur apparition entre les locomotives : un fier lion, un guépard, une immense raie manta, des dauphins notamment. Ils sont de la main du sculpteur animalier belge de renom international Pierre-Yves Renkin et confèrent à l’exposition à la fois son réalisme et sa poésie. La scénographie de l’artiste François Schuiten n’est pas non plus étrangère à la magie d’Animalia. Le dessinateur de bandes dessinées bruxellois connait d’ailleurs Train World dans tous ses recoins puisqu’il en a réalisé l’exceptionnelle scénographie.
Le compositeur Bruno Letort, qui signe déjà l’ambiance sonore du musée de la SNCB et qui a notamment collaboré au dernier album de l’auteur-compositeur-interprète belge Stromae, a conçu pour cette exposition temporaire une musique originale truffée de sons d’animaux. Le visiteur a donc l’impression d’être réellement entouré d’animaux.

La salle du Pays de Waes, située au premier étage de la gare de Schaerbeek, propose en outre dans le cadre d’Animalia une sorte de cabinet de curiosités, qui recrée l’univers insolite du sculpteur Pierre-Yves Renkin. Ce dernier y dévoile pour la première fois une partie de sa collection privée, composée d’objets rares, de documents et archives uniques.
Regardez la bande annonce de l'exposition
Le train, acteur d’une société plus durable
Symbole à l’origine de la Révolution industrielle et de la pollution atmosphérique qu’elle a entrainée, mais aussi du sacrifice de la nature au bénéfice de la pose de l’infrastructure ferroviaire, le train se révèle à l’époque actuelle un acteur important de la mobilité plus durable. Non seulement grâce à ses faibles émissions de CO², mais aussi parce qu’il prend moins d’espace au sol que la route, et parce qu’il transporte dans ses rames un nombre important de passagers.
"La locomotive à vapeur a joué un rôle très important dans l’industrialisation de notre pays", rappelait Pieter Jonckers au micro de VRT NWS. "Ce n’était pas toujours positif, en raison des importantes émissions de dioxyde de carbone. Mais à l’époque actuelle le train a beaucoup d’atouts, comme une empreinte de CO² très réduite, et une grande efficacité par rapport à la consommation d’énergie. L’entretien des moyens de transports en Belgique représente actuellement 20% de toute notre consommation d’énergie. Le train ne consomme que 2% de cette énergie", précisait le directeur de Train World.
Une partie de l’exposition "Animalia" est donc aussi consacrée aux efforts entrepris par la SNCB, par Infrabel (gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire en Belgique), mais aussi par Thalys et par l’opérateur ferroviaire de fret Lineas pour réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement et le climat.
La SNCB rappelle dans ce cadre qu’elle a mis en place à l’horizon 2030 un plan de Responsabilité sociétale de l’entreprise qui repose sur plusieurs piliers : accessibilité autonome, énergie et CO², gestion des déchets, de l’eau et des sols, mais aussi diversité et inclusion.
Regardez cette vidéo de la SNCB
L’exposition "Animalia. Chemins de vie, chemins de fer" est à voir au musée Train World jusqu’au 5 novembre 2023. Place Princesse Elisabeth 5, à 1030 Schaerbeek.