THINK³, le laboratoire de simulation et d’innovation pour améliorer les soins
L’Université de Hasselt et la Société provinciale limbourgeoise de développement (POM Limburg) ont ouvert un nouveau laboratoire baptisé THINK³. Il doit permettre aux chercheurs, étudiants, professionnels de la santé et entreprises de travailler à l’amélioration de systèmes et de processus permettant de relever les défis du futur dans le secteur des soins de santé. Cinq projets ont déjà été sélectionnés. Avec le soutien du Fonds d’innovation pour les soins du Campus Santé, ils pourront travailler pendant deux ans à des programmes d’amélioration dans le domaine des soins et les mettre ensuite en œuvre dans la pratique.
"THINK³ est le laboratoire au sein duquel nous voulons réunir la recherche, l’enseignement et des services dans le domaine des soins de santé", explique le professeur Jochen Bergs (photo principale) de l’Université de Hasselt. "Ce ne sont pas les innovations qui manquent. Chaque jour, de nouvelles manières d’organiser les soins de santé et de les administrer aux patients sont imaginées".
"Prenez par exemple les smartwatches (montres intelligentes) : elles rassemblent de nombreuses informations sur la santé des personnes qui les portent, mais ces données ne mènent pas à elles seules à une meilleure santé. Ces informations doivent pouvoir être lues par un médecin et les infirmiers doivent pouvoir les utiliser. Il est important que le médecin et le personnel soignant collaborent dans ce domaine. C’est ce que nous voulons faire au sein de THINK³ : le laboratoire rassemble les médecins, soignants, pharmaciens et kinésistes, notamment, autour de projets d’innovation".
Fonds d’innovation
Avec le Fonds d’innovation pour les soins du Campus Santé, la Société provinciale limbourgeoise de développement (POM Limburg), l’Université de Hasselt et la province du Limbourg lancent aussi un appel à soutenir financièrement des co-créations et des innovations dans le domaine des soins. Cinq projets ont déjà été sélectionnés. Ils bénéficieront chacun d’une aide de 35.000 euros, ainsi que d’un soutien académique des chercheurs de l’Université de Hasselt au laboratoire THINK³, pendant les deux prochaines années. Cela leur permettra de travailler à un programme d’amélioration dans le domaine des soins et à le mettre en œuvre dans la pratique.
Quels sont ces cinq projets ? La Croix jaune et blanche du Limbourg (soins à domicile) va travailler à l’amélioration de la sécurité des médicaments dans les soins de première ligne, afin d’éviter à l’avenir des erreurs de médication.
L’Hôpital du Limbourg oriental souhaite améliorer l’organisation interdisciplinaire des soins. Dans chaque service de l’hôpital il veut créer une combinaison idéale de compétences au sein de l’équipe, pour diminuer la mortalité et améliorer la sécurité des patients.
Les zones de première ligne ELZ Kemp et Duin ainsi que ELZ Maasland veulent améliorer la transmission d’informations entre tous les soignants lorsque les patients quittent l’hôpital.
L’Hôpital Jessa, l’Hôpital du Limbourg oriental et la Croix jaune et blanche du Limbourg vont unir leurs forces pour optimaliser les soins à l’attention de patients qui souffrent d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (COPD), afin de limiter la nécessité d’une hospitalisation.
Enfin la Société de soins pour les personnes âgées à Genk se propose d’améliorer la qualité de vie et des soins de proximité aux seniors en résidence. L’idée est de mettre le personnel soignant un minimum à contribution et de faire appel un maximum aux aidants proches et aux infrastructures de soins plus locales. Ceci doit permettre de compenser le manque de personnel dans les maisons de repos, mais aussi de soulager les aidants proches.
Un meilleur suivi des patients qui quittent l’hôpital
"De nombreuses erreurs sont encore toujours commises lorsqu’un patient peut quitter l’hôpital pour rentrer chez lui", indiquait la généraliste Kaat Ieven, à Genk, à Radio 2. "Par exemple, la médication a été modifiée pendant le séjour à l’hôpital, mais cela n’a pas été signalé de façon assez claire au patient, ou alors celui-ci a des problèmes d’audition ou de compréhension du néerlandais qui font qu’ils n’a pas réellement compris ce changement. De retour à la maison, il reprend son ancienne liste de médicaments".
"Ou alors le patient a reçu un même médicament à l’hôpital mais d’une autre marque que celle qu’il prenait à domicile, et de retour à la maison il prend les deux marques en même temps, pensant qu’il s’agit de deux médicaments différents. Ce qui veut dire qu’il prend une double dose du traitement. On imagine que cela peut être réellement dangereux. Nous devons pouvoir éviter ce genre d’erreurs à l’avenir, en optimalisant le système", estime Kaat Ieven.
Autant de projets d’amélioration qui seront élaborés et testés ces deux prochaines années dans le nouveau laboratoire THINK³ à Hasselt.