La réunion de concertation entre syndicats et direction de Delhaize échoue, les syndicats élaborent un plan d'action

La réunion entre les syndicats et la direction de Delhaize au siège central du groupe de grande distribution à Zellik a tourné court ce mardi matin. Après un quart d'heure, les deux parties se sont quittées. Elles se rencontraient pour la première fois depuis que la direction ait annoncé vouloir faire passer sous franchise l’ensemble de ses 128 magasins encore en gestion propre. Les syndicats demandent la levée du plan. Réunis en fin d'après-midi en front commun, ils se sont accordés sur un plan d'action qu'ils entendent déployer au cours des prochaines semaines. Selon les syndicats, 280 emplois seraient menacés dans les services centraux.

Les syndicats en front commun se sont rassemblés en nombre ce mardi matin devant le centre de distribution de Delhaize, où les représentants syndicaux rencontraient à 9h30 la direction. Ce conseil d'entreprise intervenait une semaine après l'annonce par la direction de son intention de franchiser les 128 supermarchés du groupe, ce dont les syndicats ne veulent pas entendre parler. Mais la réunion a tourné court au bout d’un quart d’heure, sans accord.

"Il n'est pas question pour nous de franchiser les magasins et la lutte sera longue", a commenté Myriam Djegham, déléguée permanente à la CNE Commerce. "Nous continuerons à nous battre. La mobilisation se poursuit. La direction a imposé son plan. Elle n'est pas ouverte à la négociation. Il n'est pas question de discuter de modalités alors qu'on refuse en front commun le plan. Les travailleurs sont déterminés", a-t-elle ajouté. Du côté du syndicat socialiste, on affirme ne s’être pas fait beaucoup d'illusions à l'approche de cette réunion. "Même le CEO n'était pas là, c'est la preuve qu'il n'y a aucune volonté de la direction de discuter avec nous", a expliqué Myriam Delmée, présidente du SETCa. "La direction propose de discuter lignes et virgules et ce n'est pas ce que nous voulons."

A la sortie des délégués syndicaux, une petite échauffourée a éclaté entre manifestants et force de l'ordre avant que très vite le calme ne revienne. Les syndicats vont désormais discuter ensemble pour établir un plan d'action. "Il y aura des assemblées dans les magasins pour signaler qu'aujourd'hui c'était un round de foutage de gueule si vous me permettez l'expression et donc on verra bien ce que les travailleurs vont décider. Le front commun syndical se réunit ce soir pour décider des actions futures, mais c'est clair qu'on ne va pas en rester là", a encore précisé Myriam Delmée.

Cette réunion est intervenue une semaine après l'annonce par la direction de son intention de franchiser les 128 supermarchés intégrés du groupe, ce dont les syndicats ne veulent pas. Des centaines de travailleurs s'étaient rassemblés mardi matin devant le bâtiment du groupe à Zellik, où Delhaize a son centre de distribution. Par ce rassemblement, les différents syndicats entendaient afficher leur mécontentement face à la direction et surtout réaffirmer leur refus de voir le plan de la direction se concrétiser. Outre les pétards, klaxons et sifflets, les syndicats ont aussi chanté à plusieurs reprises "Le Lion est mort ce soir", faisant référence au logo de l'enseigne du groupe.

Une petite centaine de magasins (95, précisément) sont à nouveau inaccessibles ce mardi aux clients de Delhaize, a indiqué un porte-parole de l'enseigne.

Un plan d'action élaboré

Réunis en fin d'après-midi en front commun, les syndicats se sont accordés sur un plan d'action qu'ils entendent déployer au cours des prochaines semaines pour protester, a indiqué la présidente du SETCa, Myriam Delmée, à l'issue de la réunion. Selon les syndicats, 280 emplois seraient menacés dans les services centraux.

"Nous sommes déterminés à faire retirer ce plan dans son ensemble", a affirmé Mme Delmée à l'agence Belga. "Le front commun - ouvriers et employés - est plus fort que jamais. D'autant plus que le plan concernerait déjà la suppression de 247 postes dans les services centraux", ajoute-t-elle.

Un chiffre que confirme le représentant du syndicat chrétien ACV Puls, Frank Convents. "Cela a été mentionné sur l'une des diapositives présentées par la direction. Quelque 280 postes disparaîtraient avec le projet de franchise des supermarchés, dont 247 sont occupés par du personnel propre et 33 par des externes. Dans ce cas, il s'agirait d'un licenciement collectif et la loi Renault devrait s'appliquer".

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