Anvers impose le retrait de photographies évoquant le multiculturalisme au théâtre Arenberg

Le conseil de la ville d'Anvers a décidé que quatre tableaux classiques seraient accrochés à leur place d’origine dans la cage d'escalier du théâtre Arenberg. Depuis novembre dernier, ces tableaux avaient été remplacés par quatre photographies contemporaines de personnes représentant la diversité, comme une femme portant un foulard. Le parti d'opposition Groen a critiqué cette décision.

À Anvers, le conseil communal a décidé de replacer quatre tableaux classiques du XIXe siècle dans la cage d'escalier de l'Arenbergschouwburg. Après une rénovation du bâtiment, en novembre de l'année dernière, quatre portraits d’Anversois d’origine immigrée, dont une femme portant un foulard, y étaient accrochées à cet endroit. Ces portraits artistiques sont des oeuvres du photographe de renommée internationale, Mous Lamrabat. Ce dernier souhaitait ainsi rendre cette maison de la culture plus accueillante pour un public diversifié.

Les tableaux représentant, par exemple, un ancien bourgmestre ou un entrepreneur du XVIe siècle avaient été retirées.

L'échevine de la culture d'Anvers, Nabilla Ait Daoud (N-VA), a décidé de déplacer ces photographies contemporaines vers d'autres endroits du bâtiment. Trois d'entre elles se retrouveront au premier étage et une au rez-de-chaussée. Elle a pris cette décision à l'instigation de son collègue de parti et député provincial Luk Lemmens (N-VA).

"En effet, j'avais déjà interpellé à ce sujet le conseil d'administration des institutions culturelles de la ville d'Anvers", a-t-il déclaré. "Il est tout à fait normal que ces tableaux soient à nouveau accrochés à leur place d'origine. Pourquoi fallait-il les enlever ? Il y a suffisamment de place à la maison de la culture Arenberg.

"Le mouvement woke veut effacer l'histoire"

"Cette cage d'escalier a toujours été comme cela, donc je ne sais pas pourquoi ces tableaux devaient être remplacés. Même si ces tableaux ne sont pas protégés, ils ont une énorme valeur patrimoniale". Selon Luk Lemmens, la décision de remplacer ces portraits a donc une autre raison. "Je ne peux pas m’empêcher de penser que l'on essaie d'effacer notre histoire sous l'influence d'une culture woke à la mode et d'un groupe limité d'intellectuels. Au contraire, nous devrions être fiers de notre histoire".

Luk Lemmens souligne qu'il n'a rien contre la diversité. "Nous vivons dans une ville extrêmement diversifiée. En ce qui me concerne, ces photos peuvent parfaitement être accrochées à un autre endroit du théâtre, mais pas dans la cage d'escalier".

L'opposition à Anvers parle d'une "honte"

Le parti d'opposition Groen a réagi avec déception. "C'est une décision typique du conseil communal d'Anvers, le canon flamand prime sur la diversité et la liberté d'expression pour la N-VA", déclare le conseiller communal Niel Staes (Groen). "L'art ancien est plus important que les opportunités pour les jeunes artistes, ils doivent faire un pas en arrière". Niel Staes annonce qu'il interrogera l'échevine Nabilla Ait Daoud au sujet de cette décision.

Foto: Arenberg
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