Moby Train : une locomotive historique transformée en œuvre d’art, destinée au rond-point Van Praet
Non loin du musée Train World à Schaerbeek et du port de Bruxelles, le pont Van Praet est l’une des principales entrées de la capitale. Cette zone à la structure très floue ne possède pas de ligne architecturale claire. La Région de Bruxelles-Capitale et la Ville de Bruxelles voudraient donner à cette entrée magistrale une visibilité artistique à l’image des portes monumentales qui marquaient autrefois l'entrée des villes. Pour les 100 ans de la SNCB, le dessinateur et scénographe François Schuiten et le sculpteur Pierre Matter transformeront une locomotive historique en une sculpture baptisée "Moby Train" (photo), qui sera installée en 2026 sur le rond-point Van Praet, dans le prolongement du pont du même nom.
"Bruxelles a besoin de sculptures artistiques qui mettent en lumière l’importance de la capitale pour ses alentours et le reste du monde", estime le ministre bruxellois Sven Gatz, en charge notamment des Finances et du Budget, mais aussi du Multilinguisme. Il s’attend à ce que l’œuvre d’art "Moby Train" devienne une nouvelle icône populaire pour les Bruxellois, les navetteurs et les touristes belges et étrangers. Le projet est actuellement entré dans sa phase d’étude et de financement.
Cette nouvelle création originale doit aussi célébrer le centenaire des chemins de fer belges, en 2026. Un projet auquel s’associe donc volontiers l’impressionnant musée Train World, installé depuis quelques années dans une aile de la gare de Schaerbeek, non loin du pont Van Praet. Toute le scénographie magique de ce musée a été réalisée par le dessinateur de bande dessinée et scénographe bruxellois François Schuiten. Il y a mis en scène les plus vieilles locomotives belges - L’éléphant (1835), La Girafe et L’Aigle notamment - et l’histoire fascinante de nos chemins de fer.
Schuiten s’associera au sculpteur français Pierre Matter, dont le cuivre, l'inox, le métal de récupération ou le bronze sont les matières de prédilection, et qui a notamment réalisé des œuvres évoquant des animaux (cheval, buffle, oiseau). Ensemble ils réaliseront une sculpture monumentale baptisée "Moby Train". Un nom qui fait référence à Moby Dick, le célèbre cachalot du roman de l’écrivain américain Herman Melville.
Les deux artistes de renom ont opté pour une locomotive historique de 1957 dans les tons vert et jaune, dont il ne reste aujourd’hui que l’enveloppe profilée et qui était vouée à la ferraille. Il s'agit de la locomotive '5404', également connue sous le nom de 'Big Nose' (Gros Nez). Une locomotive diesel dont il ne reste que deux exemplaires aujourd’hui. Elle sera placée dans une structure métallique en forme de baleine. Le spectateur aura en quelque sorte l’impression qu’elle sort de l’eau ou de terre, au milieu du rond-point Van Praet.
Un financement partiellement participatif
La scénographie paysagère imaginée autour de l’œuvre monumentale (sur 2.500 m²) renforce encore le monde imaginaire véhiculé par la sculpture. Elle propose une allégorie vivante du milieu aquatique d'où semble émerger la sculpture, ainsi qu'une allégorie des paysages traversés par les voies ferrées. Un tapis d’herbe entourera la sculpture, pour la mettre en valeur tout au long des saisons. L’éclairage de Moby Train sera confié à Jean-Pierre Majot, concepteur de lumière.
L'extension du design le long des talus d'accès jusqu'aux passages souterrains pour cyclistes et piétons créera une expérience unique et puissante grâce à la proximité soudaine de l'œuvre avec la fin des tunnels, indiquent déjà les maîtres d’ouvrage Train World, la SNCB et la Région de Bruxelles-Capitale.
Quant au coût de ce projet qui doit célébrer le centenaire des chemins de fer belges, il est estimé à 2,6 millions d’euros. Quelque 80% du budget seront débloqués par la Région de Bruxelles. Pour les 20% restants, on fera appel à des sponsors et à un financement participatif (crowdfunding).
Découvrez déjà cette vidéo de Moby Train proposée par Train World
