Les syndicats de Delhaize espèrent une ouverture de la direction au conseil d’entreprise
Un troisième conseil d'entreprise extraordinaire en autant de semaines se tient ce mardi matin chez Delhaize, après que la direction ait annoncé son intention de franchiser les 128 magasins qu'elle a encore en gestion propre. Les syndicats craignent pour les emplois, les salaires et les conditions de travail du personnel qui passera sous franchise. Ils espèrent qu'après les fortes tensions qui ont marqué les deux précédents conseils d’entreprise, et le maintien des positions de part et d'autre, de véritables négociations vont pouvoir s'ouvrir ce mardi. Entretemps, 64 des 128 magasins intégrés de Delhaize restent fermés, a indiqué le porte-parole de la chaîne de supermarchés. Quatre sont ouverts en Wallonie, tandis que seuls six sont fermés en Flandre.
Au moins 500 travailleurs sont rassemblés devant le siège de l'enseigne (photo), à Zellik (Brabant flamand), dans l’attente du résultat du troisième conseil d’entreprise extraordinaire. "Nous voulons de vraies négociations", a expliqué Wilson Wellens, secrétaire du syndicat libéral, alors que les deux premières réunions n'ont rien donné.
La direction promet que le personnel qui passera sous pavillon franchisé conservera ses conditions de travail et de salaire, ce dont doutent fortement les syndicats. Outre les 128 magasins intégrés, Delhaize compte 636 succursales franchisées en Belgique.
Les représentants des travailleurs aimeraient pouvoir discuter du plan présenté début mars alors que la direction n'a, jusqu'à présent, "pas bougé d'un centimètre". Il n'y a pas la moindre marge de négociation pour le moment, déplorent-ils, espérant dès lors recevoir un signal de l'employeur et entrevoir "une petite ouverture pour de vraies négociations". Pour les syndicats, l'attitude de la direction déterminera également la suite des événements. Si l'enseigne campe sur ses positions, cela risque d'attiser davantage encore la colère des travailleurs et des actions suivront alors certainement, mettent en garde les syndicats.
Si les négociations restent bloquées à l'issue de cette réunion extraordinaire, il est possible qu'un médiateur social soit envoyé sur place. Mais "tôt ou tard, les parties concernées devront de toute façon s'asseoir autour de la table", estiment les syndicats. Entretemps, les mouvements de grève entamés il y a trois semaines se poursuivent. Lundi, 67 des 128 magasins appartenant à l'entreprise étaient ainsi fermés. Ce mardi, 64 magasins gardent portes closes, avant tout en Wallonie et à Bruxelles.