Brussels Airport veut éviter 1.500 vols de nuit par an

Brussels Airport Company, l'exploitant de l'aéroport de Zaventem (Brabant flamand), veut traiter les vols de nuit de manière plus stricte, ce qui permettrait d'éviter environ 10% de ces vols. Cette baisse représenterait quelque 1.500 trajets nocturnes en moins chaque année, indiquait ce mercredi le CEO de l'aéroport. Arnaud Feist a également déclaré que l’aéroport international n’envisage plus de s’agrandir en construisant une nouvelle jetée et en allongeant une piste d’atterrissage.

Le CEO Arnaud Feist a souligné qu'il ne voulait pas toucher au plafond légal du nombre de créneaux horaires de nuit, fixé à 16.000 par an. En revanche, il a l'intention de prendre des mesures plus strictes à l'encontre des vols qui ne disposent pas d'une telle plage horaire - à savoir une autorisation d'atterrir ou décoller la nuit - mais qui décollent ou atterrissent quand même à Brussels Airport entre 23h et 6h du matin.

Pour Arnaud Feist, cette proposition se veut "un signal fort adressé aux riverains pour leur montrer que nous tenons compte de leurs doléances". Plus précisément, les décollages après 23h sans tranche horaire nocturne prévue seraient interdits. Actuellement, les avions qui sont par exemple retardés peuvent décoller après 23h, à condition de présenter une raison valable. Ceci ne serait donc plus possible. Les vols atterrissant à l'aéroport de Bruxelles pendant la nuit sans créneau dédié se verraient quant à eux infliger une amende.

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"Nous avons calculé qu'il y aurait ainsi 1.500 à 1.600 vols de nuit en moins par an", insiste le patron de l’aéroport. Ces vols ne disparaîtraient pas, mais "les compagnies aériennes devront s'assurer qu'ils partent avant 23h". L'exploitant a récemment transmis sa proposition au ministre de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo).

C'est la Direction générale du transport aérien (DGTA) qui peut mettre en place une telle mesure. Début avril, le ministre a promis une proposition - plus large que la problématique des vols de nuit - avant la trêve estivale, pour résoudre le problème des nuisances sonores générées par l'aéroport national.

L'aéroport de Zaventem ne compte plus s'agrandir

Il y a quelques années, Brussels Airport envisageait encore de construire une nouvelle jetée et d'allonger sa piste d'atterrissage, mais ces projets sont pour l'instant écartés. "Notre demande de nouveau permis d'environnement ne comprendra pas de nouvelle jetée ni de nouvelle piste", déclarait aussi le CEO de l'aéroport. Une décision que devrait aussi contribuer notamment à limiter les nuisances sonores pour les riverains.

Cela ne signifie cependant pas que l'exploitant de l'aéroport n'est pas ambitieux. Plus de 32 millions de passagers sont attendus à Brussels Airport d'ici 2032, contre 26,4 millions pour l'année record 2019. Le volume de fret traité devrait doubler pour atteindre un million de tonnes au cours des neuf ans à venir. Arnaud Feist souligne que le nombre de mouvements de transport aérien au départ et à destination de l'aéroport resterait "plus ou moins stable".

Le CEO de Brussels Airport, Arnaud Feist
Jonas Roosens

Les projections de l'aéroport tablent sur une augmentation de 2,4% pour atteindre 240.000 mouvements d'ici à 2032. Cette évolution est rendue possible par l'utilisation d'avions de plus en plus gros et par l'augmentation du taux d'occupation. Par exemple, en 2000, il y avait en moyenne 77 passagers par vol, aujourd'hui il y en a 135, et en 2032 il devrait y en avoir 155.

Le permis d'urbanisme actuel de l'aéroport de Zaventem expire en juillet 2024, après 20 ans. Brussels Airport doit introduire une nouvelle demande pour le 8 juillet de cette année, afin d'obtenir un permis d'environnement d'une durée illimitée. Une enquête publique suivra l’introduction de la demande. Arnaud Feist précisait que si des projets de modification de l'infrastructure voyaient le jour après un certain temps, un nouveau permis unique devrait être demandé.

Chauffer le terminal sans émettre de CO2

D'autre part, d’ici le début de 2027, Brussels Airport prévoit de remplacer son chauffage central par une installation qui n'émet pas de CO2, annonçait encore Arnaud Feist au cours de la conférence de presse. Il ne s'agit pas des émissions de l'ensemble de l'aéroport, mais plutôt de celles des infrastructures et bâtiments gérés par l'exploitant de l'aéroport.

Actuellement, les bâtiments de l'aéroport dans la zone du terminal sont chauffés par une installation composée de grandes chaudières centrales fonctionnant au gaz. Le renouvellement du système de chauffage central est un élément important dans l'ambition de Brussels Airport Company de ramener ses émissions de CO2 à zéro d'ici 2050. "Grâce à cette installation sans gaz, nous pourrons réduire nos émissions de CO2 d'environ 70%", a déclaré Arnaud Feist.

"Cet investissement représente une première en Belgique, car une telle installation - d'une capacité totale de 21 mégawatts - n'a encore jamais été développée dans notre pays." La réalisation de ce projet fait l'objet d'un appel d'offres, dans le cadre duquel les candidats peuvent, sur la base des dernières techniques, soumettre leur proposition pour la réalisation de cette nouvelle installation de chauffage. L'objectif est de démarrer la construction en 2025, afin que l'installation soit opérationnelle début 2027.

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