Accord sur un échange de prisonniers avec l’Iran : Olivier Vandecasteele est libre et en route vers la Belgique
Olivier Vandecasteele (photo), le travailleur humanitaire détenu en Iran depuis le 24 février 2022, a été libéré et est en route vers la Belgique, à la suite d’un accord entre la Belgique et l’Iran sur un échange de prisonniers. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi matin le Premier ministre Alexander De Croo. L’accord a pu avoir lieu grâce à une médiation d’Oman. VRT NWS a appris de sources gouvernementales que le diplomate-terroriste iranien Assadollah Assadi serait impliqué dans l'échange de prisonniers. L'opposition iranienne en exil a dès lors dénoncé ce qu'elle qualifie de "rançon honteuse" payée par la Belgique.
"Au moment où je m'adresse à vous, le Belge Olivier Vandecasteele est en chemin pour la Belgique. Si tout se déroule comme prévu, il sera parmi nous ce soir. Enfin libre. La nuit dernière, Olivier a été conduit jusqu'à Oman où il a été pris en charge par une équipe de militaires belges et de diplomates. Il y a passé ce matin un certain nombre d'examens médicaux en vue d'évaluer son état de santé et de permettre son retour dans les meilleures conditions possibles", a déclaré Alexander De Croo (photo) ce matin.
"Ce retour au pays est un soulagement pour sa famille, ses amis et ses collègues", poursuivait le Premier ministre. "Je souhaite rendre hommage ici, en mon nom propre et au nom de tout le gouvernement, au courage et à la force de sa famille".
Olivier Vandecasteele a passé 455 jours en prison en Iran. En mars dernier, l’Iran se déclarait prêt à effectuer un éventuel échange de prisonniers avec la Belgique. Cette annonce faisait suite au rejet par la Cour constitutionnelle, le 3 mars, du recours en annulation contre le traité de transfèrement de personnes condamnées conclu avec l'Iran.
La cour avait toutefois assorti son arrêt d'une condition. Si le gouvernement décidait de transférer un prisonnier vers l'Iran, il devra en informer ses victimes de manière à ce qu'elles puissent faire contrôler la légalité de ce transfèrement par le tribunal de première instance.
Cette annulation constituait toutefois une lueur d'espoir pour Olivier Vandecasteele. On ne sait pas encore contre quel prisonnier iranien Vandecasteele a été échangé. Le mois dernier, l’Iran déclarait qu’un échange aurait bientôt lieu entre un prisonnier belge et le diplomate-terroriste iranien Assadollah Assadi, qui est incarcéré en Belgique. D'après des informations obtenues par VRT NWS dans les milieux gouvernementaux, Assadi serait effectivement impliqué dans l'échange avec Vandecasteele.
"Pour moi, une chose a toujours prévalu : nous n'abandonnons pas un compatriote", ajoutait encore Alexandre De Croo ce vendredi matin. "Nous n’abandonnons aucun Belge, surtout si celui-ci est innocent. C’est une responsabilité que j’endosse et que j’accepte". Le Premier ministre saluait aussi le travail des diplomates, services de sécurité et de renseignements belges qui ont permis la libération d’Olivier Vandecasteele.

L'opposition en exil iranienne dénonce la "rançon honteuse"
Bruxelles a payé une "rançon honteuse" au "terrorisme et à la prise d'otage" en échangeant un diplomate iranien condamné en Belgique pour un projet d'attentat contre la libération de l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu en Iran. C'est ce qu'a dénoncé ce vendredi l'opposition iranienne en exil.
"La libération du terroriste (...) est une honteuse rançon pour le terrorisme et la prise d'otages", a dénoncé le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont le diplomate Assadollah Assadi (photo) ciblait un rassemblement en France en 2018, ce qui lui avait valu une condamnation à 20 ans de prison en 2021 à Anvers. "Cela encouragera le fascisme religieux au pouvoir en Iran à poursuivre ses crimes", a poursuivi le CNRI.
La libération survient "alors que la Cour constitutionnelle avait clairement indiqué dans son arrêt que le gouvernement belge devait informer les victimes avant de transférer les condamnés, afin qu'ils aient la possibilité de revenir devant le tribunal", pointe encore le Conseil.